samedi 25 septembre 2010

Un pied devant l'autre

Un pas à la fois, quoi.

Finalement, je m'y suis fait: l'été est fini, l'automne est bien là, la vie reprend son cours...
On a reparlé de tout ça, et je pense bien qu'on va recommencer les traitements.
J'ai rendez-vous chez Ovo à la mi-octobre.

Je me sens un peu toute seule dans cette histoire ces jours-ci... C'est moi ou tous les blogs d'infertilité sont rapidement devenus des blogs de grossesse? Et bien que j'aime encore lire mes acolytes, c'est bizarre ce que ça me fait... Ce n'est pas de la jalousie, ni même de l'envie, c'est juste... Je pense que je m'ennuie un peu de ne pas me sentir toute seule à vivre ce que je vis...

Et là, avec mes histoires de longue pause, d'indécision, de retour sur les hormones, mais avec la motivation un peu dans les talons... Je me sens comme un spécimen inusité tout à coup! Mais bon, que voulez-vous, la motivation à toute épreuve, la persévérance sans l'ombre d'un doute, ce n'est pas pour moi. Je suis une vraie girouette, qu'il s'agisse de décider ce que je veux manger, ce que je veux faire dans la vie, ou de choisir les bobettes que je vais porter aujourd'hui... Je ne vois pas pourquoi devant l'infertilité je serais tout à coup illuminée par une constance à toute épreuve!

Alors voilà. Il fallait que girouettisme se passe, j'imagine. Que je me repose pour la millième fois toutes les questions importantes. Pourquoi je fais tout ça? Est-ce que je suis en train de scraper ma trentaine à m'obstiner sur un projet qui ne fonctionnera jamais? Les traitements m'ont jusqu'à présent rendue malheureuse... est-ce que j'y trouve malgré tout encore une bonne raison de continuer?

Ben oui, faut croire ;-)

Ce que j'aimerais par-dessus tout, ces jours-ci, c'est être une personne normale et pouvoir vivre tout ça avec nonchalance. Qu'on puisse se dire: on essaie un peu, on ne se protège pas, on souhaite que ça marche mais on ne vire pas fous à tout calculer. Si ça marche tant mieux, sinon, tant pis. Qu'est-ce que je donnerais pour retourner à cette innocence!

Je commence à accepter que pour moi, ce n'est juste pas possible. Ce n'est plus triste ni dramatique ni rien... juste illusoire: moi, pour essayer en me disant "si ça marche tant mieux, sinon tant pis", il faut au moins que j'aie un peu la chance d'y croire... Et pour ça, il faut que j'ovule des fois, au moins. Et pour ça, ben veux, veux pas, au menu pilules il y aura.

***

C'est tout? Pas d'applaudissements? Pas de "aaaaahhhh!!!" admiratifs et de "oooohhh!!" d'étonnement? Vous ne trouvez pas ça suspect que je sois subitement devenue sage? ;-)

C'est qu'en fait, j'en ai parlé dernièrement, j'ai pour une fois autre chose en tête.
Autre chose que l'infertilité et ma future famille. Autre chose que ce projet et tout le casse tête qui vient avec. Autre chose qui me prend mon attention, mes espoirs... qui alimente ces jours-ci mon optimisme...

Jadis, naguère, il y a plusieurs années, j'ai été une auteur-compositrice-interprète, un peu en herbe, je dirais. En herbe, non pas parce que je la fumais, mais bien parce qu'il y avait des trucs pas tout à fait clair dans mes motivations à écrire et à me pointer dans divers concours avec mes textes et mes mélodies. Girouette, toujours... A me demander si j'étais vraiment faite pour faire ça, pourquoi je le faisais, pourquoi j'écrivais, pourquoi j'en avais envie, au juste...

Puis il y a eu cette pause de plus de 5 ans, durant laquelle j'ai songé à bien des trucs, mais très peu écrit. J'ai songé me réorienter. Lâcher complètement la musique. Faire autre chose, mettre un X bien tracé sur mes anciennes pseudo-ambitions.

Je ne sais pas pourquoi c'est maintenant que ça se passe, mais voilà, l'envie de me replonger dans de nouvelles compositions est revenue, depuis quelques mois je dirais... Et plus le temps avance, plus tout me semble clair et simple: il faut que j'écrive, que je compose, que je fasse naître ces nouvelles chansons que j'ai en tête, sans me poser de questions, sans chercher à voir plus loin que l'authentique besoin de faire des trucs qui me plaisent et me ressemblent.

Et tout bêtement, l'infertilité a un peu à y voir: mettons que je trouve que je suis due pour mener un projet à terme, moi là... :-S

Alors voilà, projet d'album il y a. Nouvelles maquettes de nouvelles chansons en chantier il y a aussi, et bon Dieu que c'est rafraîchissant de se replonger dans tout ça, moi qui à un certain moment croyais avoir mis un X sur tout ça de façon définitive.

Voilà, voilà pourquoi les rayures roses et le changement de fond, voili voilou. J'aimerais bien vous parler d'autre chose que de mes ovaires, parfois, vous savez.

Un blog chanson, ça vous dirait? ;-)





vendredi 17 septembre 2010

Reprendre ou ne pas reprendre les traitements, là est la question...

Aujourd'hui, j'étais sensée aller chez Ovo. Je dis bien "j'étais sensée", parce que j'ai finalement annulé, ou plutôt remis mon rendez-vous. Une chanceuse pourra avoir un rendez-vous rapide pour cause d'annulation....

Au départ, c'est une question pratico-pratique: aujourd'hui on doit aussi aller chez notre concessionnaire pour racheter notre véhicule, étant donné que notre bail de location se termine. Ça nous fera déjà assez de bureaucratie et de déplacement pour aujourd'hui. Pas envie en plus d'aller revirer à Montréal et de revenir dans le traffic du vendredi soir...

Mais il y a autre chose...
Hier, dans la voiture:

(Moi) Oublie pas qu'on doit aller chez Ovo demain...
(le chum idéal :) Ah ouin? T'as pris rendez-vous.... pourquoi donc?
(Moi) Ben... parce qu'il faudrait ben recommencer quelque genre de traitement...

Sentez-vous comme moi l'entrain? L'enthousiasme? L'envie débordante de recommencer cette fabuleuse étape d'essaie, de pilules et de déceptions?

En fait, dernièrement, on a plein de projets qui n'ont absolument rien à voir avec les couches et les biberons. Du travail, de la création, un voyage à préparer, des dettes à faire disparaître. Pour tout ça, on est enthousiastes, vraiment! Hyper productifs, et contents de l'être...

Pour rêver d'avoir un enfant? moins.... Pour toutes sortes de raisons... Dernièrement on dirait que tous les couples qu'on connaît qui ont des bébés nous semblent disons... changés. Fatigués, tendus, pas tant que ça sur un nuage, en fin de compte. Parce qu'on a été échaudés aussi, de voir combien c'était difficile pour le moral de faire ces foutus traitements. Parce qu'on dirait qu'on ne sait plus ce qu'on veut. On veut un enfant, un jour, à un moment donné, bien sûr... Mais, on dirait, pas au prix de tout de suite se sentir obligés de refaire les traitements...

Des fois, on se dit: aussi bien attendre de ressentir à nouveau l'envie... Et puis si c'est dans 10 ans, ben tant pis, on adoptera...

Trop bizarre, tout ça. Bizarre parce que je ne croyais pas que ça arriverait. Mais là, je suis forcée d'admettre : malgré le fait que j'aie été en pause depuis la mi-avril, je n'ai toujours pas envie de recommencer les essais. On dirait que le timing est juste mauvais.

Est-ce que ça se peut, tout ça? Ça me fait tellement drôle, depuis le début de tout ça j'avais tellement toujours eu l'impression que tout pressait, parce que tsé, on vieillit, après tout...

samedi 4 septembre 2010

L'été est fini...

Eh ben, tout ce temps qui a passé depuis mon dernier billet...

On l'a eu , hein, le bel été !

Mon mois d'août a été rempli de belles choses. Du soleil, un super voyage avec une amie que j'adore :) , de la rigolade en masse, de la légèreté, beaucoup de travail aussi, mais bon, du travail à la maison, entrecoupé de baignades au lac et de promenades au soleil avec toutou. Et avec tout ce travail, la possibilité de payer nos dettes encore plus rapidement que prévu, ce qui n'est pas à négliger! Bref, pour la première fois depuis quelques années, je peux dire que j'ai eu un bel été!

Mais là, voilà, c'est la rentrée...
Et je m'étais dit qu'à la rentrée, ou du moins, à l'automne, on verrait ce qu'on fait pour la poursuite des choses...

Sérieusement, cet été, je n'ai pas pensé à mon infertilité. J'ai été légère comme tout. Quel bonheur!! Quel plaisir d'avoir comme souci principal des questions du genre "Mmmh, qu'est-ce que je mangerais bien sur le bbq ce soir?", ou alors "Mmmh, est-ce que je boirais une bière ou un verre de vin aujourd'hui?" Tous mes soucis de bébé, de pilules, d'ovaires polykystiques, de "et qu'est-ce qu'on fera après", tout ça, ça a été sur la glace, et ça s'est fait tellement facilement. J'avais peur d'avoir de la misère à décrocher de tout ça: et bien non. J'en avais trop besoin, ça s'est fait tout seul.

Maintenant, c'est un raide retour à la réalité, mon affaire. Les questions fusent de partout, et je n'ai pas envie de me replonger là-dedans, mais en même temps, je suppose qu'il faudra bien que je me pense là-dessus à un moment donné... Est-ce que je recommence les traitements? Avec metformin? Est-ce que je me prends un rendez-vous avec le médecin pour voir si je ne pourrais pas me faire prescrire autre chose que le foutu metformin? Est-ce que ce ne serait pas une bonne idée d'aller directement en insémination ? Est-ce que j'ai envie, moi, d'aller en insémination? Et l'adoption? On avait un peu commencé à en parler, juste avant l'été, et puis comme finalement c'était l'heure du break et qu'on en avait tous les deux raz-le-pompon de tous ces questionnements, on a mis ce point d'interrogation sur la glace avec les autres...

Bref, il y en a tellement que déjà, ça m'étourdit, et me semble que je resterais bien sur la glace encore une couple d'années...

Et derrière toute cette brume de questionnements, il y a un petit désir d'enfant que j'ai ressenti, jadis, naguère, alors que j'étais encore toute illusionnée sur la question, du genre "on s'aime, c'est beau la magie de la vie, faisons un bébé qui nous ressemblera..."

Et maintenant? pffffff, sincèrement, aucune idée. On dirait qu'il y a trop de questions étourdissantes pour que je puisse ressentir quoi que ce soit. Tout ce que je ressens, c'est "meeeerde, l'été est fini...."

Maman, je pourrais pas rester en vacances encore un peu??