mardi 23 mars 2010

Déjà!

Jour 5.

Déjà ça recommence... mais c'est étrange, vraiment étrange.
Je suis pas dedans du tout. Je suis pas écoeurée non plus... je suis juste pas dedans.
Je passe proche d'oublier mes pilules, presque chaque jour. J'ai appelé Ovo hier seulement, je me suis dealé de repousser l'échographie au jour 14. Le mois qui vient de passer, j'ai ovulé seulement au jour 19, alors c'est pas comme si on risquait de rater l'ovulation... On sauvera donc peut-être les $$ d'une échographie de moins ce mois-ci, c'est quand même ça!

Mais bon, pour revenir à mon état bizarre, honnêtement je pense que l'habitude des cycles longs y est pour quelque chose: on a beau maudire ces foutus cycles interminables, il reste que quand un nouveau cycle arrive, on y est prête, on l'a assez attendu... Là, je me sens encore prise par surprise. Deux semaines, c'est finalement bien court pour attendre un résultat, et pour se r'virer de bord!

Mais voilà. Je suis pas dedans... tant mieux, peut-être. Je pense à autre chose et je ne peux m'empêcher de penser que peut-être que ça va aider si je passe pas mon temps à penser "à ça", même si je ne pense pas vraiment que la pensée ait quelque chose à voir là-dedans...

Euh... en tout cas. Quelque chose de même. :-)

dimanche 21 mars 2010

Éphémère

Hier, j'ai vécu un truc qui m'a profondément étonnée.

J'ai croisé un homme que je connais, qui m'a demandé comme ça, tout bonnement, si mes enfants allaient bien.
"T'as pas deux enfants? Ah ben, c'est drôle!! J'sais pas pourquoi j'avais cette idée là!"

Étrangement, je ne me suis pas sentie mal. J'ai ri. Et je me suis un peu bêtement sentie flattée d'avoir une tronche de maman pour quelqu'un... Un autre jour, je me serais peut-être insurgée contre le fait que les gens passent leur temps à me poser des questions inappropriées qui me tournent le fer dans la plaie, mais là, hier, je ne sais pas pourquoi hier plutôt qu'un autre jour, je l'ai bien pris. Tout simplement.

"Bon, si j'ai dit ça, ça doit être parce qu'ils s'en viennent!"

Ce gars-là n'a aucune idée de ce que je vis, je veux dire, on se côtoie un peu et c'est tout. Du coup, il me parle avec le naturel de quelqu'un qui fait innocemment la conversation... Alors là aussi, j'ai ri, et j'ai souhaité qu'il ait raison. Ils s'en viennent peut-être, les enfants... Vraiment, hier, c'était une bonne journée!

Comme quoi rien n'est immuable, surtout pas nos façons de réagir et de voir les choses...

***

Bon, rassurez-vous, ça n'a pas duré tant que ça: aujourd'hui, jour 3, je me suis précipitée à la pharmacie pour acheter mon sérophène parce que je dois commencer à le prendre aujourd'hui. D'ailleurs je n'ai pas encore appelé chez Ovo pour prendre rendez-vous pour la première écho de ce mois-ci... j'avoue que je me sens un peu dépassée par les événements.

Enfin bref, je me pointe à la pharmacie, et pendant que je comptais mes sous pour payer au comptoir, sous le regard un brin trop empathique de la pharmacienne, j'entends une fille dans une allée qui demande à quelqu'un bien fort "Ça, on peut tu prendre ça quand on est enceinte?"

J'ai sans doute fait une face, et la pharmacienne qui attendait que je lui donne l'argent a dû voir ma face, et m'a fait un air qui semblait vouloir dire "Pauvre p'tite, tu fais pitié". Je suis sortie de là avec l'impression d'être un p'tit machin écrasé en dessous d'une botte.

Heureusement, ça non plus, ça ne dure pas. ;-)

jeudi 18 mars 2010

Normale, ou presque

Et voilà. Re. Comme dans recommencer. Comme dans refelemele.

C'est pas grave. Vous commencez sans doute à me voir venir à l'avance avec mes gros sabots, mais que voulez-vous, c'est comme ça, ou en tout cas, je suis comme ça.

Après une journée "borf", une journée poche, une journée de bouette...
On rebondit. Pas le choix. Et c'est tant mieux.

C'est donc officiellement un jour 1 aujourd'hui. Ce qui veut dire plein de choses. L'une d'entre-elles est évidemment une défaite, mais toutes les autres sont, au final, assez positives. Bien sûr, ça n'a pas marché. Mais.

Mais... Ça fait de moi une fille qui a eu un cycle presque normal de... 32 jours!! Ça faisait bien des lustres que je n'avais pas vu ça. Un vrai cycle. Une ovulation, et la conséquence qui suit exactement 14 jours pile après. Je crois rêver!

Ça fait aussi qu'on peut conclure tout de même que le sérophène, jusqu'à preuve du contraire, marche pour moi. On a trouvé la bonne dose, quoi... Et donc, aujourd'hui égale appel chez Ovo et achat à la pharmacie. Voilà, on recommence. Comme des gens normaux qui essaient tranquillement, un mois après l'autre, et non pas en ayant des semaines et des mois de retard à chaque fois. C'est déjà ça...

Bon, et soyons honnêtes, ça fait de moi une personne qui a une fenêtre de quelques jours pour faire toutes sortes de trucs qui me font envie. Boire du vin (faut que je vous dise: à Noël , pas de vin pour moi, parce que mauvais mélange avec le cocktail de pilules... et à ma fête, pas de vino non plus, parce que en attente de savoir si enceinte ou pas... Et le reste du temps, modération rime plutôt avec "goutte-à-goutte" et "prudence excessive" pour moi. Tut tut tut! Je vous entends penser "Ben là, t'es mieux de t'y faire la grande, parce que quand tu vas être enceinte, tu pourras pas boire non plus..." Ben justement. Là, j'suis pas enceinte, et j'ai 3 jours de répit médicamenteux à mon agenda. Et je compte bien savourer mon prix de consolation en mangeant ce soir :-)

Boire du vin, donc. Sauter partout, m'énerver, aller courir sans me soucier de faire attention, de me ménager. Changer des meubles de place, et forcer moi-même pour soulever les gros morceaux. Prendre un bain chaud chaud chaud, et longtemps longtemps longtemps, jusqu'à en être ratatinée jusqu'aux ovaires. Faire un grand ménage avec plein de produits qui sentent le propre un peu trop fort et un peu trop chimiquement, sans même m'inquiéter de quoi que ce soit. Vivre une vie normale, quoi :-)

mercredi 17 mars 2010

Bonne fête quand même...

Alors, trouvez-vous l'attente longue autant que moi?

Moi, jusqu'à aujourd'hui, j'ai trouvé ça interminable. Surtout la première semaine. Cette semaine, un peu moins. Après tout, le temps de l'attente, c'est le temps du rêve, c'est le moment durant lequel on s'imagine comment sera la vie si ça a marché, comment elle sera si ça ne marche pas... A quel mois de naissance ça nous mènerait, quel nom il ou elle aurait, combien on serait heureux que ça ait enfin fonctionné. Bon, je vous l'accorde, on s'imagine surtout le beau de la chose. Le p'tit test qui sera peut-être positif. Finalement, même si c'est long, je dois avouer que c'est plutôt plaisant.

Au moins, quand on attend, tout est encore possible.

Je n'ai toujours pas fait de test, demain serait mon 14e jour après la présumée ovulation... mais je suis trop convaincue que ça n'a pas marché. Alors voilà, sans même avoir un test négatif en main, je m'avance et je me permets de présumer d'un verdict: ça n'a pas marché. Pour toutes sortes de raisons valables ou pas... Je ne me sens pas enceinte, finalement je dois admettre que je n'ai aucun symptôme, aucune vraie raison de croire que ça a fonctionné, alors que des raisons, j'en ai tout plein pour penser que je n'ai rien d'autre que des tripes dans le bedon.

Cette nuit, je ne me suis pas réveillée pour aller faire pipi.
Depuis deux jours, je n'ai jamais faim.
Ce matin, j'ai eu une genre de mini perte rosée du genre "Ça y est la grande, tu vas être menstruée..."

J'attends donc les vilaines sanglantes d'un moment à l'autre... et puis bon, si je me trompe, ça fera une belle surprise, mais honnêtement, je ne crois pas me tromper. Je les sens venir, on dirait. Et puis j'ai tellement pas envie de me retrouver une fois de plus devant un test négatif... alors je préfère présumer et croire mes intuitions pour aujourd'hui.

C'est dommage. Hier, c'était ma fête. Ça aurait fait un beau cadeau...

***

Tout à l'heure j'ai fait part de mon verdict à l'homme de la maison. Je me suis assise sur le divan, j'ai pleuré un brin, et j'ai songé au fait que vraiment, c'est trop injuste de devoir travailler et faire semblant d'être peppée par une belle journée de sentiment d'échec et de découragement.

J'ai songé au fait qu'on est serrés financièrement, en ce moment, et que si d'ici 1 jour ou 2, bing bang! voilà les règles, faudra qu'on se revire de bord, comme on dit, et qu'on trouve le moyen de sortir encore un autre bon 500$ au moins du compte de banque d'ici les deux prochaines semaines.

J'ai songé au fait que si ça ne fonctionne pas pour les deux prochaines fois avec le même traitement, il faudra sans doute revoir notre médecin, et voir quelles sont les possibilités qui s'offrent à nous.

Je me suis dit que les traitements pourraient être couverts par l'assurance maladie dès la fin du printemps, et je me suis dit aussi que ça pourrait traîner en longueur, cette histoire... Faut pas, faut pas, faut pas!

Je me suis dit plein d'autres trucs aussi. Des trucs du genre "Ça ne marchera peut-être jamais."
Des trucs du genre "Ça marchera peut-être la prochaine fois."
Des trucs du genre "On va peut-être finir par aller en fiv."
Des trucs du genre "Retour à la case départ".

Et je me suis dit que vraiment, l'attente, à bien y penser, c'était plutôt bien.

***

Bon, allez, une petite anecdote pour terminer...

Hier, donc, c'était mon anniversaire, et je travaillais. Sans trop m'étendre sur les détails, parce que ce n'est pas le but de l'opération, je dirai simplement que je travaillais avec un groupe de personnes, hier soir. Après la soirée, une d'entre-elles est venue me voir pour me souhaiter bon anniversaire, et pour littéralement me chuchoter dans le creux de l'oreille "Je te souhaite un p'tit bébé!", comme si elle ne m'avait pas fait exactement le même souhait de la même façon pour Noël, le jour de l'an, et toutes les fêtes réunies des 2 dernières années...

Bon, là, je vais peut-être avoir l'air complètement sauvage et dénuée de toute empathie pour autrui, mais je suis rendue absolument allergique à ce genre de situation. Premièrement, quand je suis au travail, je n'ai pas envie de me faire rappeler LA chose qui ne marche pas dans ma vie. Avec mes amis proches, avec vous mes lecteurs et lectrices qui vivez aussi (ou pas...) l'infertilité, avec les membres de ma famille, ça va, parce que c'est normal qu'ils soient au courant, et parce qu'ils ont une façon appropriée de me transmettre leurs voeux. C'est normal... ils en savent plus sur la situation que simplement "elle veut un bébé". Ils savent les hauts et les bas. Ils connaissent les cycles, les incertitudes, l'envie et l'écoeurement. Et donc ils ont une façon délicate et discrète de me faire leurs souhaits. Une manière dans laquelle ce qui prévaut, c'est "je veux ton bonheur", plus que "je veux pour toi que tu aies un bébé".

Deuxièmement, je n'ai aucune idée de comment il faut réagir à ça. Qu'est-ce qu'on dit, quand quelqu'un vous dit tout bonnement :"Je te souhaite un p'tit bébé?", avec le même air que s'il vous disait "Amuse-toi bien, tu es une grande fille maintenant!" ?? Quelqu'un a une idée? On dit "merci" avec un grand sourire en songeant secrètement à toute la douleur que cela nous cause? On fait comme si l'infertilité n'avait pas fait de nous une personne différente, et on prend l'expression émerveillée d'une jeune femme sur le point de vivre une grande étape de sa vie? On rit en faisant semblant que c'est là un souhait tout à fait léger et anodin, du genre "je te souhaite de gagner le million" ?? On fait semblant que c'est original comme souhait? Qu'on ne s'y attendait pas? Et surtout, on fait comme si c'était approprié de se faire dire ça au milieu de tout le monde, dans le chahut du travail? On pourrait peut-être me faire faire un gâteau d'anniversaire en forme de foetus, tant qu'à y être...

Bon, ok, j'y vais peut-être un peu fort, et je vous avoue qu'en me relisant, j'ai tendance à me demander ce qui cloche avec moi... Je n'arrive pas réellement à décrire avec précision ce que ça me fait, tout ça. Vous comprenez, être infertile, ça feel un peu comme être affublé d'une tare bien particulière... Mon incapacité, ce n'est pas n'importe quelle incapacité. Non... mon incapacité, l'affaire que mon corps ne peut pas faire tout seul, c'est LA chose la plus naturelle du monde, celle que toutes les femmes font depuis que le monde est monde, celle qui fait d'elles des initiées, des membres d'un club à part, de vraies femmes qui ont accouché et qui peuvent maintenant invoquer le sacro-saint argument: "Tu peux pas comprendre, toi, t'as pas d'enfants".

Et oui, j'ai un peu honte. Même si ce n'est pas de ma faute. Même si à la limite, ça ne se voit pas. J'ai honte, et je suis mal à l'aise quand les gens essaient de m'encourager, parce que j'ai l'impression d'être une débile qu'on encourage à réussir une addition en se disant secrètement "Maudit, a va tu l'avoir, me semble que c'est pas compliqué...".

Ben non. "A" l'a pas encore eu.










mardi 9 mars 2010

Un peu débiiiile

Ah là là, c'que le temps peut être long quand on attend quelque chose... !

Jeudi dernier, c'était le jour J... Après avoir fait mardi soir (et ce comme de véritables pros!) l'injection d'Ovidrel pour déclencher l'ovulation, nous étions programmés pour les essais jeudi matin, et samedi matin aussi. On a suivi les consignes de l'infirmière à la lettre, on a bien fait ça et au bon moment, et là, on attend.

Difficile de ne pas être à l'affût de tous les petits signes insignifiants qui peuples mes journées.
"Tiens, je m'endors..."
"Ah ben, j'ai un peu mal au ventre..."
"Ben coudonc, j'ai donc ben faim!!"
"Me semble que les seules autres fois ou je me suis réveillée systématiquement à la même heure chaque nuit pour aller faire pipi, c'était lors de mes deux débuts de grossesse..."

Je me fais sûrement des tonnes d'idées. On a comme honte d'avoir une vague impression, un pressentiment flou que "ça a marché". Probablement juste parce qu'on sait que pour une fois, il y a au moins une petite chance pour que ça ait marché...

D'ici une semaine et des poussières, on devrait en avoir le coeur net.
J'espère juste ne pas trop me sentir cruche si jamais c'est négatif!

mardi 2 mars 2010

Montagnes russes

Je n'ai qu'une chose à déclarer: on ne peut décidément jamais vraiment à quoi s'attendre!

Ce matin, j'avais envie de mille choses plus que d'aller passer une échographie à 120$ à l'issue de laquelle je supposais d'avance que j'allais me faire dire le traditionnel "Bon ben, ... y'a rien, ça n'a pas marché." Disons qu'après le maigre progrès de mon "follicule prometteur" lors de la dernière échographie, je ne me sentais pas vraiment en droit de penser que ça allait s'améliorer...

On fait donc le trajet Ste-Adèle-Montréal, encore une fois ce matin, avec absolument aucun entrain. Ma foi, je n'arrivais qu'à penser à l'argent que ça allait me coûter, à comment je vais boucler mon budget ce mois-ci...Ah pis ça donnera rien. On r'vire-tu de bord?

Bon, on commence à connaître la routine: entre, paye, passe à la salle d'attente au bout du corridor, attends, fais des gageures pour voir comment ils vont prononcer mon nom cette fois-ci quand ce sera mon tour... Puis ça y est, c'est ton tour, entre dans la p'tite salle, enlève tes culottes, attends le doc...

Quand il est entré, j'ai à peine le temps de me dire "Tiens, je ne l'ai jamais vu celui-là" que j'avais déjà le machin entré dans la zone du confort... Vite vite, il a vérifié sur l'ovaire droit: rien du tout.

"Ça y est, il va me dire qu'il n'y a rien à gauche non plus..." ai-je eu le temps de penser.

Puis, à gauche...

Surprise! Un gros rond noir apparaît sur l'écran, et juste à l'oeil, comme ça, il m'apparaît plus gros que tous ceux que j'ai vus auparavant.

"Il doit être super hyper zoomé, c'est une illusion d'optique, il va me dire que je suis genre à 12,3 mm..."

"Ah, tiens, le voilà! C'est lui le follicule dominant. Bon ben... à 17,5mm, vous allez être prête jeudi, madame! Bonne chance!"

Ceci étant dit, il est sorti aussitôt , probablement faire la même chose avec une autre madame quelque part dans une autre p'tite salle...

Euh? Il vient tu de dire que je vais être "prête"?
Je vais....



Ovuler????? :-) :-) :-)



Je n'en crois toujours pas mes oreilles. Tout mon blues des derniers jours s'est envolé subitement pendant que l'infirmière m'expliquait comment me faire l'injection qui va déclencher l'ovulation. Bien sûr, rien, absolument rien n'est gagné... mais au moins...

On a ce pour quoi on a attendu jusqu'ici: une chance, une toute petite chance, une ovulation avec un ovule qui en principe devrait être en meilleure condition que mes foutus ovules "de mauvaise qualité". Bref, une petite chance avec un peu moins de risques de fausse couche si jamais ça marche. C'est déjà ça!