vendredi 31 juillet 2009

Prière de faire comme si de rien n'était

Eh ben voilà. Je m'attendais à ce qu'on ne me rappelle que lundi pour me donner le résultat de ma prise de sang... et...

C'est positif... !

Comme vous pouvez le voir, je n'arrive pas vraiment à écrire "je suis enceinte", même si le médecin m'a confirmé que mon taux de 122 ui/l correspondait bel et bien à une grossesse toute débutante, deux semaines à peine. Le "je suis enceinte", ce n'est pas pour tout de suite. En ce moment, je suis tout sauf enceinte, je suis perturbée, je suis contente, je suis affreusement inquiète, je suis hypocondriaque, je suis méfiante, je suis une fille avec un test positif déjà jeté aux poubelles qui veut y croire, mais qui ne veut pas y croire en même temps...

Je suis bien décidée à vivre ça autrement que la première fois, que ça se termine tôt par une fausse couche ou non. À faire tous les efforts possibles pour ne pas passer mon temps à être folle d'inquiétude. À m'occuper. À me changer les idées. Ça m'attriste quand même un peu, de songer que je devrais sauter au plafond, et de voir que l'idée de faire une autre fausse couche me paralyse à ce point. Je ne veux pas y penser, je ne veux pas rêver à la bedaine que j'aurai peut-être, aux idées de noms, aux petits organes qui se formeront bientôt peut-être, tranquillement... Tout ça n'est qu'un gros peut-être, je ne suis moi-même qu'un gros peut-être, voilà. Je ne suis que peut-être enceinte. Rien n'est encore gagné. Pour le moment, ça me soulage de tout plein de trucs, c'est vrai... du genre "je peux ovuler encore", et aussi du genre "le metformin a marché". Pour le reste, pour la joie d'être de futurs parents, pour le sautage au plafond, on repassera, je pense. Ça viendra bien quand j'aurai constaté que c'est bel et bien là, bel et bien vrai, et que ça tient bon. C'est fou, je n'arrive même pas à écrire "bébé". Pour le moment, c'est "ça".

L'endocrinologue avait bien spécifié dans mon dossier de cesser le metformin dès la confirmation d'une grossesse... Moi qui ai tant détesté ces foutues pilules, voilà que je me sens comme une addict: j'ai déjà lu quelque part (sur le net sans doute) que certaines filles ont pu continuer le metformin durant les premiers mois de grossesse, que ça pouvait réduire les risques de fausse couche due aux OPK... J'aurais bien voulu, moi aussi, me sécuriser en continuant le traitement. Me dire que là, au moins, j'ai quelque chose qui est sensé travailler pour moi. J'ai peur que mon corps à lui seul ne soit pas capable de gérer tout comme il faut, j'ai vraiment perdu ma confiance en la nature...

Bref, je vais quand même suivre la recommandation de la spécialiste. Mon médecin, tellement gentil et à l'écoute de mes angoisses, m'a donné une requête pour me permettre de passer une autre prise de sang vendredi prochain. Ainsi on verra si le taux d'hormone augmente correctement. C'est bien, mais je crains qu'à la longue ce genre de façon de faire ne fasse qu'augmenter mon angoisse et mes inquiétudes... Je ne veux pas trop leur laisser la parole; j'ai l'impression qu'il y en a tellement, et qu'elles sont si grandes... que si je les écoute trop, elles vont me submerger totalement...

Eh bien voilà! C'est quand même une bonne nouvelle! Mais bon, comme mon titre l'indique... prière de faire comme d'habitude, et de ne pas vous confondre en félicitations. Je suis heureuse, mais je ne flotte pas naivement sur un nuage. J'attends encore. Dans ma tête, je ne suis pas encore une future maman. Je suis une future future maman, peut-être... Je suis une infertile fécondée. C'est déjà ça! :O)

Le vent serait-il en train de tourner?

Je n'ai qu'une chose à déclarer: ouf.

Nous avons pour la énième fois des problèmes avec nos propriétaires, qui s'amusent à nous faire sentir comme d'authentiques trou-de-cul, nous qui ne nous sommes jamais plaint de rien et qui avons toujours bien payé. Je vous épargne les détails, parce que je doute que vous ayez la patience de lire mes nombreuses lignes de chiâlage justifié... Mais bon, le fait est: ça fait longtemps qu'on caresse l'idée de devenir propriétaires, et là, vraiment, le moment semble bien choisi pour enfin "crisser notre camp", pour dire les choses comme elles sont.

Donc, brouhaha, tornade dans nos têtes, idées qui se bousculent, rendez-vous mardi prochain avec le banquier, recherche, croisements de doigts. Système D pour que ça marche.

Et par-dessus tout ça, ce matin, prise de sang... pour en avoir le coeur net. J'aurai peut-être le résultat en fin de journée, sinon ça ira à lundi, puisque nous sommes vendredi. Ce qui est bien, c'est qu'en attendant, je ne manque pas de trucs à gérer pour me changer les idées... :)

C'est vraiment particulier, le mélange de hâte, d'angoisse, et de crainte de me faire des idées... Ça m'est tellement arrivé souvent d'y croire, d'espérer, et de me trouver devant un test bêtement négatif, que je n'arrive plus à faire confiance à mon corps, à mes sensations, à mes mini symptômes, à mes intuitions... ni à mes yeux qui pensent avoir vu une foutue 2e ligne sur les tests faits cette semaine... Ça ne m'étonnerait pas que j'aie tout faux, que je me sois trompée, encore une fois.

Et l'autre chose, que je trouve aussi particulière, c'est cette propension à l'inquiétude... je m'inquiète de ne pas être enceinte, et puis ensuite, quand je le serai, je m'inquiéterai de faire une fausse couche, parce que tout de même, avec les OPK, on est plus à risque... et puis après, je m'inquiéterai que tout soit normal, parce qu'après avoir mis autant de temps à s'inquiéter, ça devient comme une seconde nature, un réflexe. Quand on a l'impression que la nature s'obstine contre nous, c'est difficile de simplement accepter le beau temps. "Là y'a l'air de faire beau, mais c'est sûr qu'y va finir par mouiller c't'après-midi". Du vrai beau défaitisme. Du "c'est trop beau pour être vrai: mieux vaut être méfiant et ne pas se réjouir" à l'état pur. Je suppose qu'il me faudra à un moment donné tracer la limite, la ligne d'arrivée, la fin des inquiétudes.

Et le début d'une autre étape dans le lâcher-prise.

jeudi 30 juillet 2009

Perplexité, quand tu nous tiens...

Eh ben... rien de neuf.

J'ignore comment j'ai tenu le coup hier sans refaire un autre test... j'étais occupée, ça a dû m'aider.

Ce matin première heure, j'étais fidèle au poste, même rituel qu'il y a deux jours, mais les yeux bien en face des trous cette fois... J'ai refait un test, mais attention, en suivant les instructions à la lettre. Le bon nombre de gouttes-pipi. Le bon nombre de minutes d'attentes.

Résultat: je ne sais rien de plus que mardi matin! Après environ 4-5 minutes d'attente, le tant attendu 2e trait s'est montré le bout du nez... mais alors là, juste le bout, vraiment. C'est tellement pâle qu'un individu de mauvaise foi pourrait ne pas le voir et me convaincre que je prends mes rêves pour la réalité. Et pourtant, on voit quand même ce petit trait tout pâle...

Tout à l'heure je suis allée à la clinique pour que mon médecin me fasse une requête me permettant de faire un test par prise de sang. C'est pas simple! Moi je veux tout savoir tout de suite!! Mais bon, il faut d'abord ce foutu papier, puis ensuite il faudra aller faire faire la prise de sang, puis ensuite il faudra attendre les résultats...

Ça m'apparaît comme une éternité, et je dois sans cesse me rappeler que peu importe ce qui est, c'est ça qui est, que je sois au courant ou pas :)

Sur ce, à bientôt pour d'autres développements. Les gageures sont ouvertes :-S

mardi 28 juillet 2009

+ ou - ??

Eh ben dites donc, ça fait un bout de temps que je ne suis pas venue écrire...

La raison est fort simple: je n'ai aucune idée de ce qui se passe! J'ai eu un supposé cycle de 23 jours auquel je n'ai cru qu'à moitié, puis des règles qui ne ressemblaient à rien (tellement moins abondantes que d'habitude...). Du coup je n'ai pas su si je devais vraiment clore ce fameux cycle de 23 jours ou attendre un peu et continuer à compter les jours, et puis à force de compter deux supposés cycles en même temps, j'ai perdu le fil, égaré mon thermomètre, oublié de le retrouver pour prendre ma température, et ça m'a fait un bien fou. J'ai décroché, mais alors là, complètement.

J'ai aussi décidé de rediminuer ma dose de metformin, n'étant plus capable de supporter les effets secondaires qui revenaient toujours par intermittence... J'en étais rendue à un point où je voulais tout arrêter, alors bon, aussi bien me faciliter la vie, et y aller à mon rythme, et à une dose supportable pour moi. Tant qu'à tout lâcher...

Enfin bref, à travers tout ça, me voilà avec mes désormais célèbres symptômes de fin de cycle, seins sensibles, petits maux de coeur, petits maux de ventre... Si mes dernières règles en étaient vraiment, je serais maintenant au jour 31, quelque chose comme ça. Si mes dernières règles en étaient vraiment, je pourrais supposer que le metformin commence enfin visiblement à affecter mon système hormonal, et je pourrais me dire que j'ai une chance d'avoir ovulé ce mois-ci... Enfin, vous me voyez venir...

***

Il y a environ une semaine, j'ai recommencé à prendre ma température. Juste pour voir. Et juste aussi parce que "il faudrait bien"... 36,6 , tout le temps, chaque matin. Pour moi, c'est haut. Je me promène généralement entre 35,9 et 36,1. Et aussi, c'est étonnant de voir que ma température est systématiquement la même, moi qui ai l'habitude des dents de scie. Plutôt bon signe, tout ça.

Bon, ok, ce matin, n'en pouvant plus d'attendre, je me claque un test de grossesse. Et si? Je fais le rituel pipi dans le pot, sans même m'énerver, tellement je l'ai fait souvent. Je manie la pipette cheap d'une main de maître, dépose le bon nombre de gouttes sur le test... Bah, je sais bien que ce sera négatif, comme d'habitude...

Sur le coup, rien n'apparaît. Évidemment. Les instructions disent d'attendre 10 minutes pour l'apparition de la fameuse 2e ligne, dans le cas d'un résultat faible... 10 minutes!! Je n'ai pas cette patience, il est 7h00 du matin, j'ai les deux yeux dans le même trou, et puis je suis convaincue que c'est négatif de toute façon... j'ai dû me faire des idées comme d'habitude. C'est si facile, se faire des idées. "J'ai mal au ventre" (comme d'habitude), "j'ai mal au coeur" (depuis que je prends le metformin, le mal de coeur peut survenir n'importe quand), "j'ai mal aux seins" (bah, pas tant que ça... pas plus que d'habitude avant mes règles... pffff)...

Bref, je retourne rejoindre mon chum et mon chien qui dorment à poings et à coussinets fermés dans le lit. Et je me rendors... 20 minutes, une demie-heure, une heure, je ne sais plus trop...

En me levant, je retourne dans la salle de bains, et le test est là, sur le comptoir... avec ce qui me semble être une pâlotte deuxième ligne... Est-ce vraiment possible? Est-ce que je peux faire confiance à ça? Est-ce que le test a été là trop longtemps pour être fiable? Est-ce que la ligne est trop pâle pour correspondre à un test... positif???

Pendant 2 secondes, j'ai envisagé de garder ça pour moi... Après tout, personne n'est obligé de savoir que j'ai des doutes "que-peut-être-que" pour la énième fois. Et puis finalement, à la 3e seconde et quart, je me suis dit: "Tant pis". Tant pis. Mon chum sait, mon chien sait, vous savez. Je raconte tout le reste, alors je ne vois pas pourquoi je serais pudique tout à coup. Bien sûr, j'ai un peu honte. J'ai des doutes "que-peut-être-que" pour la énième fois. Je suis encore capable de croire que ça se peut, qu'un jour ça arrivera, encore capable d'espérer. Je suis encore capable d'être naïve, de m'emballer pour des pseudo signes et des pseudo symptômes. Je suis incorrigible.

Bref, je ne sais rien de plus, je devrai sans doute refaire un autre test d'ici une semaine, sans "botcher" la procédure, cette fois...

Mais en attendant, même si je crains d'être déçue comme d'habitude, ça fait quand même du bien de voir que c'est encore possible d'y croire... :-)