vendredi 29 mai 2009

Mode d'emploi pour l'entourage :)

En thérapie, ma psy me fait toujours les mêmes yeux quand je dis "j'ai l'impression qu'il faut que...". Des yeux comme si j'avais dit quelque chose d'énorme. Des yeux qui veulent dire "ouf!!! attention, tu es en train de t'écraser sous le poids de grosses contraintes que tu es la seule à mettre en place". Je sais, les yeux de ma psy, ils parlent beaucoup!

Avec le temps, j'ai appris à m'entendre dire "il faut", à me voir aller. J'intègre peu à peu la réaction appropriée: "il faut = ouf, attention" .

L'infertilité est la situation idéale pour faire ressortir les "il faut" et les "je devrais"... du moins pour moi, c'est ce que ça a tendance à faire. Je retombe dans mes idées préconçues sur ce que je devrais être.

Plus patiente. Plus détachée. Plus zen.

Il faut que je pense à autre chose. Que je change mes priorités. Que je lâche-prise.

Il ne faut pas que tout ça m'empêche de vivre heureuse. Il faut que je sois positive. Il faut que j'espère, tout en ne virant pas folle avec ça.

Vous savez quoi? Tant que toutes ces belles choses sont du domaine du "il faut" et du "je devrais", ÇA NE MARCHE PAS. Ça me heurte, ça me fâche, ça fait fi de tout ce que je ressens qui n'est absolument pas "ce qu'il faut". Fiez-vous sur moi, j'ai essayé autant que j'ai pu. Y'a rien que j'aimerais plus au monde que de savoir qu'il suffit de se dire "je devrais être comme ci ou comme ça" pour se changer, y'a rien que j'aimerais plus au monde que de rendre ça simple et facile. Et oui bien sûr, j'ai essayé les marches dans la nature, la visualisation... Niet.

Mais voilà: on ne devient pas zen en se disant "je devrais être zen", ni même en se disant "je suis zen", en se faisant des accroires, comme on dit. On ne lâche pas prise en se disant "maudit qu'il faudrait donc que je lâche prise". On ne s'endort pas en se disant "faut que j'dorme-faut que j'dorme-faut que j'dorme"; en fait ce serait plutôt la recette pour faire de l'insomnie.

Ben alors, comment on y arrive?

Je n'y suis sûrement pas tout-à-fait arrivée, mais en fait, je constate que tranquillement, l'idée de focuser sur autre chose fait sa place. Elle fait sa place toute seule, probablement parce que j'étais arrivée là. Je ne sais pas comment les autres font, mais moi, en général, quand je suis écoeurée d'être dans tel ou tel état d'esprit, quand j'ai laissé de la place à mes émotions "inappropriées", je finis par doucement passer à autre chose. Mais voilà: il me faut d'abord m'écoeurer et me permettre d'être "pas ce qu'il faut" , et c'est une étape obligatoire.

Et pour que tout ça prenne place, ça ne peut partir que de moi. Personne ne peut vraiment m'accepter à ma place, ni me rendre zen à ma place non plus... C'est délicat tout ça. Moi, j'ai le droit de me dire "bon, je vais essayer d'être plus patiente", mais que je voie quelqu'un venir me dire "sois patiente"!! Ce qui se veut un simple conseil gentil prend alors une tournure toute autre: j'ai tout-à-coup l'impression de me faire reprocher mon impatience, j'ai alors l'impression que mon infertilité est réduite à une impatience de ma part. Hé, j'ai les ovaires polykystiques après tout! Ça fait des années que j'attends, je ne me suis pas levée un matin en me disant " je veux un bébé tu-suite" !!

C'est pareil pour les "sois courageuse", pour les "sois zen" et tout ce que vous voulez.
La seule chose qu'on puisse me dire et qui passe bien, c'est : c'est normal que tu vives tout ça, c'est normal que tu sois frustrée, tannée, fâchée, découragée.

On le serait pour moins que ça, d'ailleurs... non?

mercredi 27 mai 2009

Vivement les vacances

J'ai discouru lundi sur mon goût de tout abandonner... Vous savez, cette impression que le salut réside dans un road trip à la durée indéterminée, à la destination imprécise, avec pas-de-téléphone, pas-de-télé, pas-d'ordi ? Je sais que ça fait un peu lâche, vouloir abandonner... J'ai tellement lu d'histoires pires que la mienne, des filles qui passent par tout plein d'inséminations, voire de fécondations in vitro infructueuses, et qui recommencent, et qui recommencent, pleines d'espoir d'un jour rencontrer leur futur petit bout...

Moi, je sais pas si c'est le spm, mais j'ai l'impression que si dès maintenant je pouvais lui parler, à ce futur petit bout, je lui en voudrais presque. J'en veux à ché-pas-quoi, en fait. J'en veux au fait que ce ne soit pas simple alors que ça "devrait" l'être. J'en veux au fait que vouloir un enfant, c'est supposé être beau, être plein d'amour, plein de douceur et d'envie, et que c'est rendu triste, difficile, douloureux, exaspérant, gossant, chiant. J'en veux à la vie qui m'a caché les écritures en petits caractères dans le bas du contrat: si j'avais su dans quoi je m'embarquais, dans quelle difficulté... est-ce je n'y aurais pas réfléchi deux fois??

J'en veux à tout le monde qui arrive à me faire croire qu'il faut lâcher-prise pour que ça marche; j'en veux au fait que si tu lâches vraiment prise, ben c'est qu'au fond, tu ne veux plus à tout prix que ça marche, alors à quoi bon prendre toutes ces pilules pour faire un bébé?? ; j'en veux au fait que lâcher-prise juste pour que ça fonctionne, ben c'est ratoureux pis ça se peut pas. Moi j'ai besoin de lâcher prise, mais je me sens comme sur le bord d'un précipice, et j'ai l'impression que si je lâche prise, c'est toute mon envie d'avoir un enfant que je lâche en même temps, et que je regarde tomber dans le vide... et tant qu'à lâcher dans le vide mon envie d'un bébé, aussi ben pas en vouloir pantoute, me gâter et cesser de prendre tous ces maudits médicaments qui me font rusher et qui ne fonctionnent même pas, du moins, jusqu'à présent.

Et donc, j'oscille comme ça, je veux, je veux pas, je suis tannée, j'espère, je sais plus trop... qu'est-ce que je veux, déjà?

Tout ça devient tellement envahissant, que finalement, tout ce que je veux, c'est la paix.
La sainte paix, la mer, ma tite guitare cheap.

Voilà voilà, vivement les vacances...

lundi 25 mai 2009

Les cycles longs

J'ai des cycles longs. Ultra longs. Archi longs.

"-T'as des cycles longs? Ah ben c'est cool! Au moins t'as pas tes règles trop souvent..."

Je l'ai entendue souvent celle-là! Longtemps, ça ne m'a pas dérangée: après tout, ce n'est pas complètement faux. Qui voudrait être menstruée aux 20 jours? (Au secours!..)

Pas moi. J'ai des cycles loooooooooooooonnngs.... (soupir)

D'après ce que j'ai pu comprendre au cours de mes lectures, il y a différents types de cycles longs. Il y a ceux qui s'éternisent avant l'ovulation, ceux qui s'éternisent après l'ovulation, et...

Ceux dans lesquels il n'y a pas eu d'ovulation.

En principe, madame tout le monde peut avoir des cycles de 28 jours, de 32 jours, et hop, un cycle de 34 jours qui s'infiltre dans le lot: rien de grave. C'est sans doute la période avant l'ovulation qui a pris plus de temps, la dite ovulation ayant tout de même eu lieu 14 jours avant les règles.

Mais savez-vous quoi?

Quand c'est la partie post-ovulatoire du cycle qui s'éternise (ce qui semble être mon cas... du moins quand j'ovule), et bien premièrement, ce n'est pas exactement normal puisque c'est dû au foutu dérèglement hormonal, et deuxièmement, ce n'est pas du tout agréable.

Pas agréable du tout. Très désagréable. Trois lettres pour le dire:

S.
P.
M.

Vous savez, l'humeur massacrante? L'impatience? Les larmes pour rien? Les seins qui font mal? Le ventre qui crampe sans arrêt sans que rien ne se produise? Le corps gonflé? L'impression d'être grosse et laide? Les "peut-être que je suis enceinte, finalement, avec tout ce retard..." ? Suivis des "Ben non, voyons, ça se peut pas, t'as même pas ovulé!!" ? Vous savez, tout ce désagréable lot de cochonneries qu'on endurerait normalement 2 ou 3 jours?

Je suis au 40e jour aujourd'hui... celui que je ne souhaitais pas atteindre ce mois-ci.
Et je suis sur le "hold" depuis au moins 2 semaines...

Ce matin, j'ai fait un test de grossesse, juste au cas, juste pour voir, juste pour au moins m'enlever les doutes de la caboche. Évidemment, c'était négatif; évidemment, je me suis trouvée complètement nunuche d'avoir eu la naïveté de croire que ça aurait pu être positif...

Aujourd'hui, j'ai franchement le goût d'abandonner.




vendredi 22 mai 2009

Le point J - quelques liens

Aujourd'hui, beau petit moment de radio en compagnie de Julie Snyder et de Christiane Charrette, à la radio de Radio-Canada.

Cette semaine, c'est la semaine officielle de sensibilisation à l'infertilité, le saviez-vous?

Dans le cadre de cette semaine, Julie Snyder accorde une entrevue à Christiane Charrette, et parle de sa carrière, bien sûr, mais aussi de son infertilité, et de la raison qui la pousse à brasser les choses, à militer pour que ce fameux projet de loi qui prendra en charge les frais de quelques essais en fécondation in vitro voit le jour...

J'ai écouté attentivement, et les questions, et les réponses; j'ai eu envie de répondre moi aussi; j'ai eu envie d'applaudir et de dire "C'est tellement vrai!!" après les réponses de Julie, j'ai versé une larme au moment où elle en versait une, et j'ai eu l'impression que toutes les infertiles à l'écoute étaient sûrement émues aux mêmes moments que moi...

A écouter! (Cliquez ici)


(la partie sur l'infertilité commence vers les 4 minutes...)

Tant qu'à être dans la semaine de sensibilisation à l'infertilité, voilà d'autres liens intéressants:

Quelques mythes à défaire: www.quebecadoption.net

Petit texte sur le vécu psychologique de l'infertilité: 1001combats/psychologie de l'infertilité

Site de l'ACSI (association canadienne de sensibilisation à l'infertilité) : www.iaac.ca

Site de l'ACIQ (association des couples infertiles du Québec): www.couples-infertiles-quebec.org

Clinique Procrea: www.procrea.com

Clinique Ovo: www.cliniqueovo.com


Voilà pour ma petite contribution à cette semaine de sensibilisation...

En ce qui me concerne, je considère que les plus grandes difficultés à traverser en lien avec l'infertilité sont d'ordre psychologique: les espoirs de chaque mois, les déceptions de chaque mois, les inquiétudes lorsqu'on ne sait pas à quoi est due notre infertilité, le sentiment de perte de contrôle sur sa vie, alors qu'on nous avait si bien fait gober qu'on avait le pouvoir bien en main: après tout, il devrait suffir de prendre la pilule et de l'arrêter au moment voulu...

Et le plus difficile de tout, selon moi, c'est de voir tout cet amoncellement de petites souffrances et de petits deuils plus ou moins reconnu par les autres. Parce qu'il y a toujours quelqu'un pour nous faire vaguement sentir qu'on s'en fait pour rien, qu'on devrait lâcher-prise et simplement penser à autre chose, que ce qu'on vit, ce n'est pas un "vrai" problème répertorié dans le grand dictionnaire des vraies épreuves de la vie...

Ben voilà, finalement c'est un peu pour ça que je fais ce blog. Parce que si on n'en parle pas, ou si on se contente toujours d'en parler en énumérant les faits médicaux, et sans parler de notre vécu... comment les autres vont-ils pouvoir comprendre?















dimanche 17 mai 2009

Overdose

Samedi pm. Il pleut. Enfin, j'ai un samedi de congé, c'est déjà ça.

Cette semaine, j'ai appris la grossesse d'une amie. J'aime vraiment beaucoup cette fille, mais ce doit bien être la dixième grossesse que j'apprends depuis 1 an... Donc larmes, "pourquoi moi?" et réflexions ont été au menu ces derniers jours.

Mais revenons à l'essentiel: c'est samedi pm, il pleut, et j'ai besoin de me remonter le moral: un peu de magasinage devrait régler ça!

J'avale ma pilule du midi et je pars pour le centre d'achats. J'entre dans le premier magasin de vêtements que je trouve, et je m'enferme presque aussitôt dans une cabine d'essayage avec une panoplie de trucs aux couleurs vives à essayer. Je vais déjà mieux!

Entre une blouse rouge et une blouse bleue, mon coeur vacille: tout se met à tourner autour de moi, je suis étourdie, j'ai la tête toute légère, je ne me sens vraiment pas bien, et une immense crampe abdominale m'assaille. Je prends le temps de respirer, je me regarde dans le miroir, mais avec l'éclairage tamisé de la cabine, dur de dire si je suis anormalement pâle... J'inspire, j'expire, espérant que ça passe, mais hélas, ça empire, ça tourne encore plus, et je vois tout comme en stroboscope.

Je me résous finalement à sortir de la cabine d'essayage, j'achète un truc ou deux et la jeune caissière prend ce qui me semble être une éternité pour compter les sous qu'elle doit me remettre. Puis je file.

Direction: les toilettes publiques du centre d'achat.

Je ne sais pas trop comment j'arrive à courir jusqu'aux toilettes malgré les étourdissements; je cours en croisant mes doigts pour que ce soit une toilette individuelle, avec une porte qui se ferme...et personne pour m'entendre...

Et non. Toilettes publiques typiques, séparées par des panneaux. Tout le monde entend tout le monde. Ça ne m'est jamais apparu aussi indécent.

Je ne sais pas comment je trouve la force, mais... j'entre dans une cabine, je m'asseois, et comme il y a d'autres personnes dans la salle... je me retiens. J'ai un alien dans le ventre, je menace d'exploser à tout moment, je me sens verte, puis mauve, puis blanche comme un drap, mais que voulez-vous, il ne faudrait surtout pas que quelqu'un m'entende!!

Une "bonne femme" qui sort des toilettes, laissez-moi vous dire, ça prend son temps. Ça se lave les mains, ça met une éternité à les sécher, ça se replace les cheveux, retouche son rouge à lèvres... Aaaaarrrgh!

Finalement je pense que tout le monde est sorti... je jette un oeil sous la petite porte, pas de pieds dans la salle: la voie est libre. Je me sens comme dans un épisode de 24. Je suis Jack Bauer (qu'on ne voit jamais aller aux toilettes, d'ailleurs), et j'ai une bombe à désamorcer.

"All clear". J'y vais.

Là je vous épargne bien entendu les détails disgracieux... mais je dirai simplement ceci: c'était bien la peine de me retenir tout ce temps, ils ont dû m'entendre jusque dans le parking...

Je retourne chez moi un peu plus légère, mais toujours aussi étourdie, du moins quand je me lève debout. Après quelques recherches sur le net, je conclus que j'ai fait une mini-surdose de metformin: j'ai simplement dû prendre mes comprimés trop rapprochés dans le temps, d'où la diarrhée intempestive... Tout ça est un délicat équillibre à conserver avec vigilance. Leçon assimilée.

Rassurez-vous: depuis, je vais mieux.

Dans ma biographie, on pourra dire que moi aussi, je me suis sortie de l'enfer de la drogue :O)

Techno-diagnostic

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, bobo égale recherche sur Google.

Mal aux yeux? Étourdissements? Symptômes bizarres?

Google.

Drôle d'appétit? Drôle de sommeil? Douleurs inhabituelles?

Google.

A chaque fois que je vais chez le médecin, j'arrive là renseignée. Et d'habitude, je sais ce que j'ai. Bon, je suppose que j'ai eu la chance, à date, de souffrir de trucs pas trop rares ou inhabituels, sur lesquels on trouve facilement de l'information...

Janvier 09, je rencontre enfin mon médecin de famille. Wow, j'ai un médecin de famille qui accepte tout de même de me rencontrer, même après 5 ans d'inactivité de mon dossier, c'est déjà en soi une chance inouïe! Non seulement il accepte encore d'être mon médecin, mais en plus, il se souvient de moi même s'il ne m'a vue qu'une fois ou deux il y a 5 ans... il se souvient même de ce que je fais comme travail!

J'arrive dans son cabinet, je lui explique la situation en insistant sur le fait que je soupçonne un déséquilibre hormonal, petits symptômes bénins à l'appui: cycles très irréguliers et très longs, règles difficiles et douloureuses, bouffées de chaleur, problèmes de peau, et même (je suis pas fière de le dire celui-là), pilosité comment dire... un peu rebelle. :-S

Il me prescrit illico un bilan hormonal, c'est-à-dire une prise de sang qui permettra d'analyser mes taux d'oestrogène, de progestérone, de testostérone, de fsh/lh et je ne sais quoi encore...
La semaine même, je vais à l'hôpital pour faire faire la prise de sang, et deux semaines plus tard, je le revois pour avoir mes résultats.

C'est étrange tout ça. Le verdict tombe: j'ai trop de testostérone. Je le savais. Je le sais depuis toujours, on dirait. Mais en même temps, avant, c'était nébuleux, vaporeux, brumeux. Non-dit, non affirmé. C'était pas écrit noir sur blanc sur un papier de docteur. C'était pas entouré en rouge dans mon dossier médical. Je pouvais encore faire comme si ça n'existait pas. Je suis la reine du déni.

Comme mon profil correspond avec le profil de quelqu'un qui a le syndrôme des ovaires polykystiques, c'est ce qui est soupçonné en premier. Mon généraliste, tellement gentil et efficace, m'organise sur-le-champ mon rendez-vous avec une endocrinologue dans une clinique de fertilité de Montréal. Nous étions le 1er avril 09 quand je l'ai rencontrée, et qu'elle a confirmé le diagnostic de mon médecin. Quelques jours plus tard je commençais le traitement hormonal.

J'ai été tellement chanceuse, tellement bien traitée. Ça a été vite, tout de même. Je m'attendais à attendre 5-6 mois entre chaque examen... J'avoue, je cherche à me trouver chanceuse dans ma malchance. Ça m'aide, j'ai l'impression, à supporter l'idée de la suite, encore pleine de variables inconnues...

J'aurais pu ne pas avoir de médecin de famille. J'aurais pu tomber sur un médecin qui n'aurait pas autant tenu compte de mes impressions, de mon intuition. Si je n'avais pas d'abord demandé qu'on fasse un bilan hormonal dès le début, mon doc pourtant super attentionné et compétent, s'enlignait pour refaire une échographie et une hystérosalpingographie (un examen qui vise à déterminer si les trompes de fallope sont bouchées ou non...). J'aurais pu me retrouver devant un médecin plus rigide, plus intimidant, moins attentif ou plus pressé, je n'aurais peut-être pas osé lui dire "Vous savez, je me suis renseignée et je pense que c'est un problème hormonal". Devant un autre médecin, je me serais peut-être sentie bien petite, et je me serais dit "Ben voyons, c'est lui le médecin, laisse-le faire son travail."

C'est lui le médecin, mais les ovaires, ce sont les miens.
Et grâce à Google, je commence à les connaître plutôt bien!

lundi 11 mai 2009

Docteur, suis-je normale?

Après trois ou quatre mois, il ne faut pas trop s'en faire. La plupart des couples mettront au moins 6 mois à concevoir, donc ne nous énervons pas. Et puis, ça a déjà marché... ce n'est sûrement qu'une question de temps.

Après 7 ou 8 mois... La même rengaine. Soyons patients.

Après un an... c'est une nouvelle étape qui commence. C'est après ce fatidique un an d'essais infructueux que les médecins accepteront enfin de se pencher sur mon cas... Mais bon, comment savoir si ça fait bel et bien un an? Au cours de cette année, il y a aussi eu bien sûr les premiers essais, mais aussi la fausse couche, le retour de couches qui a pris une éternité, une pause durant laquelle on cuvait notre malheur plutôt que de se remettre au travail... Comment se retrouver dans tout ça?

Et puis... peut-être qu'on n'a juste pas essayé assez fort... ou comme il faut...

A une certaine époque, me voilà donc à éplucher les trucs de grand-mère que je trouve sur internet. Faire l'amour à tous les deux jours, ou si possible à tous les jours, demeurer les pattes en l'air, privilégier telle ou telle position, éviter les bains trop chauds... Voilà, essayons encore, mais mieux, en mettant toutes les chances de notre côté.

Pendant ce temps, il y a les copines qui parlent des enfants qu'elles feront plus tard, il y a les copines qui commencent les essais, il y a les copines enceintes en claquant des doigts, il y a les copines qui accouchent, et il y a les bébés des copines.

Et moi, toujours la même chose à raconter: rien. Le vide plat. Le bedon vide. La même déception amère à chaque mois, le même bon vieux pitou qui me console en léchant mes larmes à chaque fois que mes règles arrivent.

Après un an et demi d'essais, je dois me rendre à l'évidence: il y a quelque chose qui ne doit pas tourner rond. On essaie si bien et si assidûment qu'on en a marre d'essayer, le romantisme est depuis longtemps relégué aux oubliettes... Je calcule, je me renseigne, j'essaie toujours de cibler quel est le meilleur moment du mois pour que ça fonctionne, et malgré tous mes efforts, moi qui ai toujours bien réussi dans tout, ça ne marche pas.

Je mettrai 6 mois à faire les premiers pas et à prendre rendez-vous avec mon médecin. Parce que j'oublie, parce que j'ai peur, parce que j'ai l'impression que ce sera compliqué, que ce sera long, que ce sera douloureux et difficile. J'avais raison sur quelques points. Quand on met le pied dans l'engrenage médical, il faut être prêt à faire face à la musique. Les rendez-vous se suivent, et à chaque fois, cette crainte sourde se pointe, celle de me faire dire que malheureusement, mon bobo ne se guérit pas, et que je ne pourrai jamais avoir d'enfant.

Décembre 08, je rencontre pour la première fois un médecin de ma clinique. Je me sers de je ne sais trop quel autre prétexte pour le rencontrer à l'urgence sans rendez-vous, mais ce que je veux, c'est évidemment un avis sur nos essais infructueux... Après un examen gynécologique et quelques questions sur mon cycle menstruel et mon historique, déjà on peut soupçonner un problème hormonal... Mes cycles sont atrocement longs et mes menstruations abondantes et difficiles...

Je sors de la clinique heureuse et légère, avec en main deux prescription: l'une me permettant de prendre rendez-vous pour une échographie pelvienne, et l'autre pour une prise de sang pour des analyses à propos de la glande thyroïde. Mais plus important que tout, pour la première fois, quelqu'un m'écoute en ne me disant pas: "Tu t'inquiètes pour rien". Sans m'alarmer, le médecin me fait comprendre que c'est une bonne idée d'investiguer sur la question.

Je sors de là et tout à coup je comprends que je sais pratiquement déjà ce que j'ai. Toute ma jeunesse j'ai eu de supposés problèmes hormonaux. Bien sûr, quand on est adolescente, c'est normal d'être en déséquilibre hormonal... Mais ça ne s'est jamais tassé, et j'ai appris à vivre avec, ou plutôt, à vivre comme si ce n'était pas là. Les problèmes de peau, les règles irrégulières, les journées à manquer le travail parce que mes règles me rendaient littéralement verte de douleur... J'ai enfin l'espoir qu'on va s'attaquer à ce problème, et qu'on va le régler.

Un peu de positivisme depuis tout ce temps, ça fait du bien!!

dimanche 10 mai 2009

La première fois - prise 2

Monsieur X et moi, on a rompu.

Puis, Monsieur Y est arrivé. J'avais 28 ans.

Bien sûr, nous ne sommes pas passés à l'étape "bébé" immédiatement... non non, nous avons pris notre temps. Nous nous sommes fréquentés... puis nous avons vécu ensemble...

Et puis, Monsieur Y et moi avons été prêts. Nous avons alors débuté les essais.

Au bout de quelques mois à peine, je me mets à douter: j'ai les symptômes que je recherchais tant à chaque mois il y a quelques années... Après un test de grossesse négatif, puis un autre, puis quelques jours d'attente, je refais un test.

C'est positif!!!!

Je n'en reviens pas d'être enceinte, je n'en reviens pas que ça ait fonctionné si rapidement, je n'en reviens pas que la vie soit si bien faite finalement! La nouvelle évidemment nous remplit de bonheur et nous plonge dans un agréable tourbillon; téléphoner aux maisons des naissances, au médecin, à la famille et aux amis, imaginer où sera sa chambre, parler de noms, chantonner des berceuses le soir dans le lit. On est aux anges.

Pour moi, cette grossesse vient clore les années difficiles qui, je le crois sincèrement à ce moment-là, sont enfin derrière moi. La séparation d'avec mon ex, ce qui y a mené, la transition difficile, le déménagement, tout recommencer à zéro... Enfin la vie me laisse tranquillement profiter d'un bonheur bien mérité, elle arrête de me taper sur la tête, elle me dit: "allez, ce ne sera pas sombre pour toujours"... Pour la première fois depuis longtemps, il me semble que j'ai un avenir lumineux, un tout petit avenir de rien du tout qui fourmille dans mon bedon.

Avec mon copain, on achète un joli livre sur la grossesse, on essaie de calculer où bébé en est... d'après nos calculs, il est évidemment minuscule, mais il a déjà une petite langue, c'est fou, non?!!


***


Très peu de temps après, un soir, je sens que je commence à saigner... Puis ça s'intensifie... Je ne comprends pas pourquoi tout le monde à Info-santé me dit de ne pas m'inquiéter!! Je reste allongée, puis finalement je me transfère du divan jusqu'au lit.

Au milieu de la nuit, je me réveille avec une crampe horrible, j'ai du mal à me tenir debout, je suis blanche comme un drap, alors Monsieur Y m'emmène illico à l'urgence. Et là, on attend. Et on attend. Je finis par me faire examiner, et le médecin me laisse un peu d'espoir: il se pourrait que je ne le perde pas. On m'accroche à un soluté, et on me garde-là pour que je puisse passer une échographie à la première heure le lendemain matin.

Le fameux lendemain matin arrive enfin, je suis épuisée parce qu'évidemment, je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Dans mon esprit, une seconde je me dis que c'est fini, et la seconde d'après, je me dis que je dois m'accrocher, qu'il y a encore un peu d'espoir... et j'oscille comme ça, entre espoir et désespoir, toute la nuit.

A l'échographie, on ne voit rien. Rien du tout. C'est soit parce que j'ai déjà perdu le minuscule, soit parce que la grossesse est trop jeune et qu'il est trop petit. On me demande donc d'aller faire la file pour faire une prise de sang. Ils vont voir de quoi a l'air mon taux d'hormone de grossesse. On attend pour la prise de sang. On attend pour les résultats. Juste avant qu'on parte, un infirmier vient nous voir pour nous dire que notre résultat est prêt. Je suis à quelque chose comme 400 bhcg... c'est faible, mais ça peut correspondre avec le jeune âge de la grossesse...

Je n'oublierai jamais cet infirmier. Il m'avait dit, en me tendant le papier sur lequel était inscrit le résultat: "Madame, vous avez bel et bien été enceinte." Encore aujourd'hui, quand je me prends à avoir l'impression que tout ça n'a pas existé, c'est cette phrase qui me revient. Il a su voir que le plus douloureux pour moi, c'était que tout le monde fasse comme s'il n'y avait pas eu de grossesse, et de promesse de bébé.

Bref, quelques jours passent, et j'attends avec impatience le rendez-vous qui me permettra de savoir si oui ou non le taux de bhcg a progressé, bref, si je suis toujours enceinte. La veille de mon rendez-vous, je suis en voiture, et je sens que le saignement recommence. Je m'arrête à la sortie d'autoroute suivante, et je vais à la salle de bain dans un Tim Hortons. J'ai des crampes horribles, et effectivement, je saigne. C'est à ce moment que je réalise que c'est bel et bien fini. Je retourne chez-moi, et là, la fausse couche est bel et bien en cours... Ça n'a plus rien à voir avec un petit saignement. Je vous épargne quelques détails tout de même...

Ce sera ainsi pour 10 jours.

Je suis quand même allée à mon rendez-vous. On m'a fait une prise de sang, et on a refait une échographie. Dans la salle d'attente, plein de femmes avec de belles bedaines bien rondes attendaient pour voir la binette de leur futur bébé. Moi je suis entrée là pour me faire dire qu'il n'y restait plus rien. On a essayé de me faire gober que le fait que je n'aurais pas besoin d'un curetage était une bonne nouvelle...

Par la suite, j'ai tellement cherché à comprendre pourquoi ça m'était arrivé. Est-ce que je ne m'étais pas reposée suffisamment? Est-ce que j'aurais dû mettre des souliers ce matin où je suis sortie en sandales et où j'ai eu froid aux pieds? Est-ce que j'aurais dû aller à l'urgence dès le premier saignement? Est-ce que ça aurait pu être évité?

Et puis surtout... pourquoi la vie me retire-t-elle le privilège accordé?

La plupart des gens autour considèrent une fausse couche comme un petit désagrément de la nature; je l'ai vécu comme un deuil important, un deuil immense à faire. Le deuil de la magie de la nature, le deuil de la facilité, le deuil de cette sensation d'être choyée par la vie. Et bien sûr, le deuil de ce bébé qui pour moi était déjà bien réel, le deuil de la grossesse qui elle aussi était bien réelle et bien amorcée.

Tout ça, c'était il y a deux ans. On a poursuivi les essais. On a pris des pauses. On s'est finalement résolu à consulter, voyant que ça ne fonctionnait pas. Et devant les difficultés que j'éprouve maintenant à retomber enceinte, ma fausse couche me semble encore plus douloureuse: à ce moment-là, je savais bien que c'était une chance d'avoir réussi à tomber enceinte, mais je ne m'imaginais pas que la suite serait aussi difficile, que j'avais été aussi chanceuse, que j'avais gagné à la loterie, quoi...

Suite à ça, l'envie d'un bébé devient complètement complexe, embrouillée, douloureusement tendue. Bien sûr je veux un bébé, mais j'ai horriblement peur de revivre cette fausse couche, cette atroce déception. Bien sûr c'est un bébé que je veux, mais je veux aussi guérir cette immense blessure en menant une grossesse à terme... Je veux cesser la ronde des échecs, je veux réussir moi aussi, ne pas être une laissée pour compte de mère nature! Et donc tout s'entremêle, et ce n'est pas toujours facile de garder le cap.

Il y a vraiment des jours où je me dis que ce serait plus simple de ne pas vouloir d'enfant, de lâcher prise, et de partir faire le tour du monde avec un vélo et un sac-à-dos.

samedi 9 mai 2009

La première fois

Au palmarès des premières fois, figurant parmi les premiers baisers et les premières déclarations d'amour, il y a cette première fois-là. Celle ou monsieur X m'a dit: "Je pense que je suis prêt."

Il était comme ça, monsieur X. Il "pensait" qu'il était prêt. Je le pensais aussi... mais bon, nous étions jeunes, et il ne voulait pas nécessairement qu'on s'acharne, qu'on impose notre volonté à mère-nature... Cette idée-là de laisser aller les choses, elle venait plus de lui que de moi, mais ça me convenait bien.

Aussi, pendant deux ans, on a laissé aller. On ne se protégeait pas, je ne prenais d'ailleurs plus la pilule depuis belle lurette, on ne calculait rien, on ne faisait pas l'amour en se disant "faisons un bébé". C'était bien. Chaque mois, quand même, j'appréhendais le retour de mes règles, en espérant qu'elles ne reviennent pas. C'est là que j'ai vu grandir en moi ce désir d'avoir un bébé.

Chaque mois j'étais horriblement déçue d'être menstruée, et même si nous ne calculions pas ouvertement, j'arrivais tout de même à constater que j'avais des symptômes d'ovulation, et nos calins étaient généralement stratégiquement dispersés dans le mois... Niet. Le vide total. Deux ans et jamais rien n'a pris.

A cette époque je côtoyais une amie qui était aux prises avec un problème d'infertilité. Elle m'en parlait un peu, mais pas beaucoup. Je n'ai pas connu tous les détails de son histoire, mais je sais qu'elle fait partie de ces personnes pour qui l'infertilité demeure inexpliquée. J'ai senti, aussi, qu'elle vivait un drame important, mais elle semblait incapable de me parler de ce que ça lui faisait vivre... je sentais sa détresse mais je n'osais pas la nommer. Et puis j'ai fini par ne plus aborder du tout le sujet, lui laissant la liberté de choisir ou non si elle souhaitait en parler. Je crois qu'à un certain moment, elle a fait le deuil d'avoir un jour un enfant.

Pour ma part, l'infertilité n'était encore qu'une crainte sourde, qu'une vague inquiétude dont je ne prononçais même pas le nom. Et si ça m'arrivait à moi? Et si ça ne fonctionnait jamais?

Quand je serai grande

Lorsque j'étais petite, je n'aimais pas les poupées.
Disons... avant l'arrivée de la "poupée bout d'chou", je n'aimais pas du tout les poupées!
Bon, sauf celles qui avaient une signification particulière pour moi, celles que ma grand-mère m'avait offertes, entre autres. Mais sinon, dans mon souvenir, je n'aimais pas catiner. C'est bête, parce que je me souviens que je catinais quand même, de temps en temps. J'avais quelques poupées, moins que certaines de mes amies, mais des tonnes d'animaux en peluche, que je préférais.

Je me souviens qu'un jour, ma mère m'avait donné un petit biberon dans lequel on croyait voir le lait disparaître au fur et à mesure qu'on le penchait... Le trompe l'oeil m'intéressait vraiment beaucoup, mais la fonction de l'objet, moins...

Plus tard, à l'adolescence, je me souviens que je ne me voyais pas avoir des enfants un jour. Était-ce le signe que ce rôle ne m'était pas prédestiné, ou bien est-ce le propre des ados de ne pas savoir s'imaginer 10 ans plus tard? Moi, je ne me voyais pas avec un bambin... je pensais que je ne saurais pas m'y prendre. Après tout, je ne suis qu'une enfant unique, et en plus, dans ma famille élargie, le bébé, c'est moi. Un bébé, je ne sais pas comment ça marche, ça m'intimide, ça me fait rougir, et les adultes en profitent toujours pour rigoler un peu à propos de mon malaise...

Bien sûr, plus tard, on vieillit, et ça change. Je me souviens de la première fois que j'ai tenu un bébé dans mes bras. De la fille d'une amie que j'avais maquillée en Cornemuse pour l'Halloween, de sa petite main dans la mienne pendant que nous faisions la tournée des sorcières et des bonbons. Des enfants à qui j'ai enseigné et qui m'ont tant apporté.

Et plus important encore, il y a la personne avec qui on partage sa vie, et avec qui un jour, on se surprend à s'imaginer en papa et en maman.

Bref, il n'y a plus de doute pour moi: je veux un enfant, c'est clair clair clair, sinon je ne ferais pas tout ça pour en avoir un. La petite fille qui n'arrivait pas à s'imaginer en adulte est bien loin derrière moi, et pourtant...

Pourtant, quand l'incertitude s'empare de moi, quand je cherche des réponses à mes questions, et que je m'embourbe dans les "Pourquoi moi?", tout ça resurgit sournoisement... Et si j'étais punie pour n'avoir pas assez voulu d'un enfant? Et si je n'étais pas faite pour en avoir un? Et si je n'avais effectivement "pas le tour"? Et si j'avais envoyé involontairement de mauvais messages à l'univers en "ne me voyant pas être mère" ?

"Scusez... c'est parce que j'ai changé d'idée, là!"

Petit survol

Après en tout 4 ans d'essais et une fausse couche, je me suis finalement décidée à consulter mon médecin. J'ai été réellement choyée par le système médical: j'ai un bon médecin, rapide, compréhensif, ça ne traîne pas avec lui. J'ai vite été référée à une spécialiste en clinique de fertilité, où j'ai reçu le verdict: j'ai le syndrôme des ovaires polykystiques, donc en somme, un débalancement hormonal fait en sorte que je n'ovule pas.

J'en suis présentement à mon premier mois de traitement, on m'a prescrit du metformin, un médicament habituellement prescrit aux diabétiques (!), et d'ici quelques mois, si tout se passe bien, j'ovulerai peut-être normalement.... sinon je ne sais pas trop. Je suppose qu'on passera à une autre étape.

C'est fou comme ça a l'air simple, comme ça, non? A mène à B, B mène à C, et voilà, vous êtes ici, suivez la petite flèche.

C'est beaucoup plus complexe que ça, beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît, beaucoup plus lourd... Plein de nuances de gris. Plus que 50, sûrement ;)
Alors...
Commençons par A :)

On sait quand ça commence...

... mais évidemment, c'est comme bien des choses.

On ne sait pas quand ça finit.

Quand l'envie d'avoir un enfant nous prend, ce n'est que le début. On y pense, on mijote, on en parle... on n'est pas tout-à-fait prêts, mais on a hâte, on attend...

Puis un jour, on est prête et monsieur l'est aussi, c'est un moment important, on se sent adultes, on sent qu'on a mûri... Ce n'est que le début d'une grande aventure! Alors youppie, on commence les essais, on est fiers, pleins de promesses et d'espoirs, on a hâte, on attend...

Pour certains et certaines d'entre-nous, on attend. On attend... et on attend encore et encore.
Puis on se dit qu'il y a anguille sous roche, qu'on ne devrait pas attendre autant. Alors on s'inquiète un peu, on pleure un bon coup et on se dit qu'on est rendus là: on prend rendez-vous avec son médecin. Et puis on attend.

Et bien sûr, on a un premier rendez-vous, puis un deuxième... et entre chacun, on attend. Un résultat, une prise de sang, le moment de reprendre rendez-vous. Et par-dessus tout, on attend un beau + sur un petit bout de bâton en plastique.

Le parcours des couples pour qui bébé se fait attendre est rempli de hauts et de bas, d'espoirs et de déceptions, d'envie de parler et d'être compris, de silences et de tabous... et d'attente, d'une longue, d'une interminable attente qui parfois aboutira à un bébé, parfois pas...

J'ai choisi de créer ce blog par besoin de me raconter, de dire mon histoire, et de partager mon vécu avec d'autres, infertiles ou pas, sans m'en tenir uniquement aux détails techniques et médicaux, mais plutôt en mettant la lumière sur l'ampleur de ce que ça peut nous faire vivre.

Au plaisir de lire vos commentaires et de discuter avec vous :-)