samedi 19 décembre 2009

Becquer bobo

Bon, je vous fais vite vite un mini compte rendu de là où j'en suis, c'est-à-dire absolument au même point qu'avant. Pas de règles depuis le 22 octobre, et demain, c'est le 20 décembre. J'ai pris le machin truc pour déclencher mes règles, ça doit bien faire deux semaines, et puis voilà, toujours rien. Tant pis. Avec un peu de chance, je les aurai en 2010, ces maudites menstruations!

Mais trève de détails organiques: là n'était pas le but de mon propos aujourd'hui. Je venais écrire avec l'intention de me livrer, ma foi, sur quelque chose de beaucoup plus intime que ce qui (ne) se passe (pas) entre mes deux jambes...

Aujourd'hui, c'est de moi entre les deux oreilles dont il sera question. Ou peut-être que je devrais dire "entre les deux ventricules"...

***

Voilà: ce n'est plus un secret pour personne dans mon entourage: je suis infertile. Je veux un bébé, je veux être maman. En janvier, je "fêterai" mes 3 années d'essais infructueux avec mon partenaire officiel. Presque tout le monde de mon entourage connait ma situation, et jusqu'à présent, je me suis fait un devoir de parler, de dire ce que je vivais, de ne pas rester dans l'isolement avec mon expérience douloureuse. Avec mon tabou.

J'ai été bavarde, j'ai répondu aux questions, aux "comment vont tes hormones", j'ai expliqué aux curieux et aux curieuses, j'ai invité certains et certaines à venir me lire. Parce que je n'avais pas envie que le poids du tabou vienne s'ajouter à ce que je vivais déjà dans ma douleur de ne pas réussir à avoir un enfant. Aussi parce que je me disais que si personne n'en parle jamais, les gens vont continuer à avoir toutes sortes d'idées préconçues stupides à propos de l'infertilité. Des préjugés, des idées toutes faites, des conseils ignorants qui sont ô combien difficiles, douloureux et choquants à recevoir quand on vit l'infertilité. Quand on vit l'infertilité, et qu'on se fait garrocher au visage toutes sortes de trucs par des gens qui... ne passent évidemment pas par là. Je me suis dit que la cause me tenait assez à coeur pour, en quelque sorte, me pseudo-sacrifier, et en parler, même quand au final, ça aurait été plus facile de me taire, de ne pas tout dire sur moi, de mentir quand on me demandait pourquoi je n'avais pas d'enfant.

Eh ben voilà, Noël approche, avec son lot de connaissances qui vous disent encore une fois "On te souhaite le meilleur pour la nouvelle année!", le mot BÉBÉ imprimé dans le front, comme un message subliminal mal camouflé. Avec, aussi, son lot d'occasions de faire du "sôcial", et de parler de façon plus approfondie avec des gens qu'habituellement, on ne fait que côtoyer... Avec bien entendu son lot de partys, de soupers, et de rencontres de famille remplies d'enfants.

Comme tout le monde connaît ma situation, tout le monde veut savoir. "Puis, comment ça se passe?" "Quoi de nouveau?" "Comment ça va avec tes hormones?" "Là, t'es-tu sous traitement hormonal??" . Jeanette veut savoir. Jeanette veut TOUT savoir: le comment, le pourquoi, les détails, toutte le kit.

En général, si Jeanette veut savoir, c'est parce qu'elle s'intéresse à moi. Elle veut me le montrer, démontrer son intérêt pour ma petite personne, et parfois, aussi, en profiter pour montrer aussi qu'elle connaît ça, l'infertilité. Parce que sa belle soeur a fait une fiv. Parce que sa cousine est tombée enceinte quand elle a arrêté d'y penser. Parce qu'elle a déjà fait une fausse couche, et elle insiste: il ne faut pas te décourager, tu vois, moi j'ai eu 2 beaux enfants après.

Bref, je sais bien que toutes les Jeanettes-qui-veulent-savoir du monde entier veulent bien faire.

Mais là, vous savez quoi? Même si elles veulent bien faire, elles me blessent.
C'est pas leur faute, c'est sûr... mais elles me blessent. Quand même.

Et moi, moi qui rushe avec mon pas-de-bébé, avec mon bilan-fausse-couche-version 2009, avec mon cycle qui ne débloque pas, et bien je vais vous dire ce qui se passe entre mes deux oreilles, pour une fois: j'en ai marre, marre, plus que marre de souffrir suite aux commentaires des autres, et par-dessus le marché, de souffrir seule dans ma voiture en revenant chez-moi, en silence, parce que "c'est pas de sa faute", à Jeanette. Elle veut bien faire... je suis pas pour la maltraîter, pauvre elle, elle pourrait être vexée.

J'en ai marre que la première chose que les gens trouvent à me demander quand on se voit soit "Comment va ton traîtement?". J'en ai marre qu'on me demande constamment où j'en suis, qu'est-ce que je fais, comment je vais par rapport à ça. Il me semble que l'équation est plutôt simple à éxécuter: je veux un bébé, ça fait des années que j'attends, c'est long, ça ne vient pas, pis quand ça vient, ça part en fausse-couche douloureuse moralement et physiquement. C'est l'échec, et ça le sera tant que je n'aurai pas un petit chou bien vivant et en santé. Comment ça va par rapport à ça? Mmmh. Plutôt mal, je dirais.

Mais voilà, je suis aussi autre chose, moi, pas qu'une machine à prendre des pilules, pas qu'une fille infertile, pas qu'une paire d'ovaires dysfonctionnels! J'ai une vie, un quotidien, un travail, des activités, des gens que je côtoie, des trucs que j'aime, des envies, des idées. Vous savez, vous avez aussi le droit de me demander si j'aime la lecture, si je fais du sport, si j'aimerais un de ces quatres faire du camping d'hiver, ce que je pense de la limite d'alcool au volant à 0,05% , si j'ai vu Millénium. Pour une fois, je pourrais m'en retourner chez-nous avec de l'enthousiasme et un sourire, plutôt qu'avec des larmes plein les yeux. Avec l'impression d'avoir eu une conversation normale, plutôt qu'avec le feeling que la seule chose qui se passe quand je suis en société, c'est que les gens se relaient pour venir gratter la gale de mon bobo.

Parce que c'est bien ainsi que je me sens: ben oui, c'est une plaie, une douleur, vive parfois, cette foutue infertilité, mais bonyeu, laissez-moi le temps de mettre un plaster dessus. J'ai un bobo, mais je suis capable de fonctionner quand même, de rire, de m'intéresser à plein de trucs, de bouger, d'avancer quand même. J'ai un bobo, mais c'est bizarre, quand j'ai un plaster dessus, il frotte moins sur tout ce qui l'entoure, ça le protège, et on dirait qu'il fait moins mal quand je ne passe pas mon temps à le regarder et à me dire "bordel, j'ai un gros bobo!".

Dernièrement, chaque fois que quelqu'un me parle du bobo en question, ça me ramène à ma douleur, ça me fait à l'intérieur "ah oui, c'est vrai, j'ai ça, c'te bobo là...", ça me fait mal, et puis on enlève le plaster, on constate l'ampleur des dégâts, on gratte un peu la gale, et puis après on me renvoie chez moi en me disant qu'il faut surtout que je reste positive. Et que je n'y pense pas trop.

Euh... c'est parce que... y'aurait pas un message contradictoire là-dedans??

Je suis au point où j'aimerais vraiment que personne ne soit au courant. Que personne ne sache que j'ai fait des fausses couches. Même pas ma famille. Que personne ne soupçonne notre désir d'enfant. Qu'on puisse se soigner tranquilles, juste entre nous, mon chum et moi. Qu'on arrête d'avoir le problème exposé à tous vents. J'ai envie d'inventer de gros mensonges, du genre "je me fais faire la grande opération et on ne veut plus d'enfant, c'est terminé". Du genre "j'ai décidé de me partir un chenil à la place d'une famille". Du genre "c'est décidé, je change de sexe et on devient un couple gai".

Je me trouve complètement nulle de m'être autant ouverte, d'avoir été si translucide, de m'être livrée en pâture comme un bon sujet de conversation dans la basse-cour. Je me trouve stupide.

J'ai oublié de me protéger, de protéger mon bobo. Chaque fois qu'on me l'a demandé, j'ai obéi sagement, et j'ai décollé le plaster, si souvent que la peau sous la colle fait quasiment plus mal que le bobo lui-même. Le fait de me sentir traîtée avec aussi peu de pudeur et de discernement , même si c'est avec de bonne intentions, des fois je me dis que c'est ça qui est le plus difficile. C'est ça qui me fait le plus pleurer. Plus que l'infertilité même.

Alors voilà, c'était mon Oyé Oyé. Fallait que ça sorte. Maintenant, on peut-tu parler d'autre chose? ;-)







samedi 12 décembre 2009

Des "pulules" et de l'attente

Juste un petit mot, comme ça, en passant...

Finalement, j'ai commencé l' apo-medroxy pour déclencher mes règles. Je me suis donc résolue à prendre ces fameuses pilules, j'ai décidé que je faisais confiance à la médecine et à la pharmacologie.

J'approche du 5e et dernier jour. Toujours pas de menstruation, mais pas de panique: chez Ovo on m'a dit que ça pouvait prendre jusqu'à deux semaines après la prise du médicament avant de démarrer.

Je sais que beaucoup d'entre-vous sont aussi dans cette situation: l'approche de Noel avec le bedon vide et l'attente du très souhaité prochain cycle qui, on espère, sera le bon...

Voilà, je voulais juste vous dire que je suis sincèrement de tout coeur avec vous, et que j'aurai une pensée pour vous dans mes voeux pour la nouvelle année ;-)

Je ne vous souhaite pas tout de suite Joyeux Noel... je reviendrai sûrement d'ici là!

lundi 7 décembre 2009

Les "pulules"

Ce week-end, après avoir atteint un simili "fond du baril", ou du moins après avoir connu mon plus bas creux de vague de l'automne, voilà que je me suis mise à remonter tout doucement.

Je suis sortie un peu, j'ai vu des amis que je n'avais pas vus depuis belle lurette. Ça fait du bien.

En bas de la ceinture, toujours la même histoire, c'est-à-dire rien du tout. J'ignore ce qui se passe... j'ai pourtant été bien assidue sur le metformin depuis octobre...

Enfin bref, point positif de toute l'affaire: chez Ovo, c'est facile de parler à quelqu'un et d'avoir réponse à ses questions. J'ai téléphoné aujourd'hui, et on m'a faxé une prescription (j'oublie le nom du médicament en question) qui me permettra de "déclencher" mes règles. Je mets de gros guillements bien gras, parce que à ce qu'on m'a dit, ça pourrait prendre jusqu'à 2 semaines avant de faire effet... Moi qui m'attendais à un truc instantané!

(Dans ce cas, je me demande tout de même un peu si ce ne serait pas mieux de juste faire ce que je fais déjà, et attendre que les règles se pointent d'elles-mêmes...)

Donc, tout à l'heure, je suis passée à ma pharmacie prendre un test de grossesse, question de m'assurer pour la énième fois que ce long retard n'est pas dû à une surprise, et j'ai aussi pris le truc chimique en question. À vrai dire, ça ne m'enchante pas plus qu'il faut de provoquer tout ça, mais en même temps... si j'attends, qui sait, j'en ai encore peut-être pour 50 jours!!

Et puis bon, le fait qu'il se passe simplement quelque chose, j'avoue que j'aime bien. Sortir un peu de cette immobilité insupportable...

Donc, demain matin, je fais mon troisième test de grossesse (en vain, j'en suis convaincue) pour ce cycle-ci, et puis après, je déciderai si je commence les fameuses "pulules" le jour même.

C'est à suirrrrre :o)

vendredi 4 décembre 2009

/$%?%?$%?&/$?"

Ben voilà. Toujours rien.

J'ai un cycle de merde, qui s'éternise je ne sais pas trop pourquoi, et j'attends comme une vraie obsédée le début de mes règles, qu'on puisse enfin commencer ce foutu traitement. J'en ai plus que marre. Ça me déprime et je me prends à regretter ce joli cycle tout bien équilibré par-dessus lequel on a sauté, sous prétexte de "prendre une pause", et de prendre le temps de déménager... Pfffff!! Comme si on avait les moyens de faire nos difficiles sur le timing!

Enfin bref, je suis à environ 45 jours (j'ai perdu le compte exact...) , et toujours rien dans mes culottes. Ou plutôt si: des pertes anormalement abondantes, mais toujours beiges. Des fois rosées: ça c'est les jours où je me dis "Bon, enfin, ça démarre", des fois brûnâtres, des fois juste... beiges. Et puis non, ça ne démarre pas.

J'ai même envisagé la presqu'impossible grossesse , vu le retard... J'ai fait deux tests, à une semaine d'intervalle. Rien. Moins que négatif. De beaux bouts de plastique tout blancs, c'est tout.

Là, j'avoue que le moral est à son plus moche. J'ai perdu tout mon bel entrain, tout mon beau positivisme, mon envie de continuer, ma hâte de recommencer les essais, ma certitude que ça allait enfin bien se passer, et peut-être même marcher. Je perds mon temps, et là, plus le temps passe, plus je vois Noel arriver, et je me dis que ça n'a pas de bon sens... Si je dois être menstruée, puis prévoir mon échographie pour le jour 12, je vais tout de même pas me ramasser chez Ovo le 24 décembre... C'est ouvert, Ovo, le 24 décembre?

Merde et re-merde. C'est trop poche. Encore un Noel avec un bedon vide...


mercredi 25 novembre 2009

Histoire vraie

Oui oui. Comme à TVA. Pareil pareil. Vécu il y a quelques semaines.

"-C'était pourquoi ton rendez-vous chez le médecin? Rien de grave j'espère...
-Ben...
-Hon, j'veux pas être indiscrète, là... (dit-elle d'un air doublement curieux)
-Ben non, c'correct. Je vais en clinique de fertilité.
-Ah ouin? (d'un air incrédule)
-Ben oui.
-Ben voyons donc, t'es ben trop jeune pour ça! Ça doit pas faire ben ben longtemps que vous vous essayez..."

Nooooooonnnnn. Moi, les prises de sang pis les piqûres, je trippe là-dessus de toute manière... faque après 2 semaines d'essais infructueux, je me suis dit "d'la marde, on va aller tout de suite voir le médecin pour que ça marche plus vite". J'avais assez hâte d'avoir plein d'effets secondaires pis de passer toutes sortes de tests, là!

***

Voilà! C'est tout court pour aujourd'hui. Pas besoin de plein de paragraphes, ma petite histoire dit ce qu'elle a à dire: des fois, je vous jure, les gens sont tellement cons...

dimanche 22 novembre 2009

Presque rien

Bah oui, presque rien... comme dans "il ne se passe presque rien".

Ou comme dans "il faut presque rien pour me faire des idées..."

Ou dans "la vie qui suit son cours, c'est une suite de presque-petits-riens..."

***

Je ne suis toujours pas menstruée. Je suis là, presqu'en permanence, avec mon p'tit pot de pilules de sérophène dans une main, et le numéro de téléphone de chez Ovo dans l'autre, et j'attends... J'attends le jour J où on pourra mettre en branle la nouvelle procédure...

Et d'un autre côté, vous voyez, je ne suis toujours pas menstruée... comme dans "maudite marde, je suis peut-être enceinte". Alors j'attends aussi, je "watche" mes simili symptômes, je fais des débats intérieurs tour à tour avec mon intellect et avec mes intuitions, j'analyse dans le détail ce qu'il y a sur le papier de toilette quand je vais à la salle de bains. Là aussi, j'attends.

L'autre soir, il me semble que j'étais exagérément fatiguée. Comme ça, pour rien.

Hier, j'ai vraiment eu mal au coeur. Pourtant, je digère bien les tacos, d'habitude...

Il y a 2 jours, j'ai eu un petit saignement bizarre, puis tout a arrêté... Sur le coup, j'ai pensé que mes règles commençaient, alors j'ai dégainé mon téléphone, et j'ai presque téléphoné chez Ovo. Je suis prime sans bon sens! Puis j'ai attendu, tout a cessé, puis plus rien.

Et là, je ne sais plus quoi penser... Est-ce que ce serait possible que je sois enceinte? Encore? Sans sérophène? Est-ce que ce pourrait être une bonne chose, est-ce que ça pourrait fonctionner comme du monde cette fois-ci? Ou bien est-ce voué à l'échec? En tout cas, moi je vous dis, si je suis enceinte en ce moment... on est les plus fertiles des infertiles. Ce serait, comme on dit, un "trou d'un coup". Enceinte à la première baise risquée post-fausse-couche...

Mais bon, je m'avance trop, là. Ce n'est probablement rien. Je suis probablement juste en retard un peu, c'est tout. Je m'invente des chimères, sûrement. Ou alors... si je suis enceinte, c'est sûrement encore une fois voué à la fausse couche... une mauvaise ovulation, comme d'habitude. Donc pas la peine de s'énerver et de s'inventer de beaux rêves.... on commencera sûrement le sérophène en bonne et due forme d'ici quelques temps...

Voilà, c'est mon presque rien, celui qui surchauffe dans ma cervelle ces derniers-jours... Presque rien... rien qui se voit, du moins.

dimanche 15 novembre 2009

On est caves

J 25-26, environ, aujourd'hui.

Les règles devraient débarquer bientôt, et alors toute la nouvelle procédure pourra commencer.
On est d'attaque pour une nouvelle série d'essais. Il y a à peine quelques semaines, je vous aurais sans doute dit que le coeur n'y était plus, mais voilà, un peu de temps qui passe, et hop! Nous voilà d'attaque. On a bien fait de laisser passer ce cycle supplémentaire avant de s'y remettre.

Mais voici, puisque je ne reste jamais bien longtemps sans inquiétude... :-S

Il y a une dizaine de jours, donc en plein dans ma période pseudo-fertile vu que j'ai maintenant des cycles d'une durée à peu près normale... On a... ben... comment dire... on a... disons...

Joué un peu avec le feu. Oups.

Pour moi, il était hors de question que je retombe enceinte avant de commencer le traitement au sérophène. Je suis convaincue que mes fausses couches ont été dues à de mauvaises ovulations, et ce problème, s'il ne s'était pas réglé la première fois avec le metformin, n'a pas de raison de s'être réglé comme par magie depuis... Autrement dit, pour moi, grossesse accidentelle avant le début du sérophène égale "pas bien", égale "danger", égale "quasi-certitude-de-refaire-une-fausse-couche", et ça, évidemment, je veux pas... Y me semble que j'ai déjà assez donné, non?

Et là, pour une fois que nous pouvions goûter au bonheur d'une partie de jambes en l'air sans avoir la foutue procréation en arrière de la tête... on a fouèré. Et oublié de faire attention.

Sur le coup, je n'en revenais pas, j'étais complètement hébétée, et je me disais: ça y est, c'est LA fois où ça ne devrait pas se produire que ça va y être, mais qu'est-ce qu'on a fait là, etc. etc.

Puis, j'ai relativisé, en me disant que ça arrive bien à tout le monde d'être un peu épais :-S

Bref, pour le moment, j'attends mes règles, je psychotte, j'ai plein de symptômes bidons, et ça me fait bien drôle de parler comme une fille qui ne veut pas de grossesse, mais pour le moment c'est un peu ça: j'espère bien que je me fais des peurs et que ça n'a pas fonctionné cette fois-ci. Qu'on pourra commencer tranquillement la nouvelle procédure comme prévu dans quelques jours. Je ne me vois vraiment pas tout recommencer, craindre encore l'inévitable fausse couche, ou du moins c'est ainsi que je perçois le tout. Pour le moment, l'expérience ne m'a donné aucune raison de croire que ça pouvait fonctionner... correctement.

C'est fou ce qu'on devient méfiant, à force d'échecs répétés...

mercredi 4 novembre 2009

Fée marraine :o)

Héhé... grande nouvelle...

Je suis marraine!

Vendredi dernier ma belle-soeur a accouché d'un petit garçon. Comme toujours pour moi, événement à prendre avec délicatesse, et moi à prendre avec des pincettes: la naissance d'un enfant dans l'entourage, c'est heureux, c'est beau, c'est chouette, c'est "ça ne sera plus comme avant", et veux veux pas, tabou ou pas, c'est aussi un peu la preuve que ça arrive aux autres, mais visiblement, pas à moi.

Ma belle-soeur et mon beau-frère sont vraiment "sweet" comme tout. Je les adore, et évidemment ils savent par quoi on passe, nous, de notre côté, avec nos difficultés. Ils avaient été tellement mal à l'aise de nous annoncer la grossesse, puis tellement heureux et soulagés d'apprendre que j'étais enceinte cet été... Tout d'un coup, on pouvait parler grossesse ensemble sans que ça ait nécessairement un effet "tournons le fer dans la plaie" pour moi... Et puis il y a eu la deuxième fausse couche, déception pour tout le monde, et effet "mal à l'aise" instantané...

Bon, toujours est-il que ma belle-soeur a accouché vendredi dernier, et puis on est allé voir le nouveau petit poupon dimanche. Je ne sais pas pourquoi je m'obstine à toujours avoir peur de ce genre de moment, ça se passe généralement bien de toute façon, mais avant d'y être, j'étais dans mon état habituel: terrorisée à l'idée d'avoir un breakdown dans la chambre d'hôpital devant tout le monde. J'ai un scénario cauchemar qui me hante: tout le monde s'émerveille devant le nouveau né, la bravoure des parents, les traits qu'il a de maman ou de papa, et moi, je suis seule dans mon coin en train d'être immensément triste de pas pouvoir vivre ce moment. Dans mon cauchemar, personne ne s'occcupe de ma détresse, et puis j'explose en larmes devant tout le monde, j'ai honte, et tout le monde trouve que je suis incroyablement déplacée avec mes émotions. Voilà ma hantise.

Évidemment, ça ne se passe pas comme ça. Une chance, me direz-vous! Évidemment, moi aussi je m'extasie devant ce petit être, évidemment, moi aussi je veux savoir si l'accouchement s'est bien déroulé, évidemment l'émotion évidente des nouveaux parents m'émeut beaucoup, je suis contente pour eux. Bien sûr j'ai une petite pensée tristounette pour le fait que ça pourrait ne jamais m'arriver à moi, bien sûr j'ai une petite crainte de m'écrouler en une flaque de désarroi quand on m'offre de prendre le petit dans mes bras... Ben non. Je refuse simplement de le prendre pour tout de suite, avec la crainte bien sûr que ce soit remarqué par tout le monde, et que tout le monde me trouve sans coeur ou imbécile ou impolie, mais évidemment, il n'en est rien. Le mini-coco et moi, on a tout notre temps pour s'apprivoiser, et tout le monde semble respecter ça. Je suis choyée, quand même.

Et là, comble du beau moment, on nous demande, à nous, simples "mononcle" et "matante", de devenir le parrain et la marraine du petit... Ça peut sembler tout ordinaire, comme ça, mais sur le coup j'ai eu l'impression que c'était la plus belle douceur qui pouvait m'être offerte, comme un baume sur toutes les fois où , déprimée et déprimante, je me suis dit que vraiment, je dois être une vraie pomme pourrie pour que la vie me refuse le truc le plus "basic" et le plus naturel qui soit... En principe, tout le monde peut avoir un enfant! Tout le monde y a droit! Intelligent ou pas, riche ou pas, talentueux ou pas, gentil ou pas, sain d'esprit ou détraqué mental, de gauche ou de droite, se reproduire , et voir ses enfants grandir, tout le monde peut faire ça! Les hommes des cavernes le faisaient, ça ne devrait pas être bien sorcier! Eh ben non, pas moi, et il y a des jours où vraiment, je me dis que pour que ça me soit refusé, je dois vraiment être pire que pire, "beyond" poche...

Mais là, vous voyez, il y a deux personnes qui m'aiment qui ont changé tout ça, en m'offrant de devenir la marraine du petit dernier, et tout d'un coup, j'ai vu combien j'ai tout faux quand je déprime et que je me perds dans les dédales de ma frustration et de mon sentiment d'injustice. Quelqu'un considère que je mérite d'être la marraine de son petit trésor... je ne dois pas être si pire que ça, et la vie ne m'en veut peut-être pas tant que ça après tout ;-)

Alors voilà, depuis dimanche, je me prends pour la fée marraine, et je me raconte des histoires nounounes de matante cool qui fera les plus beaux bricolages avec filleul, les plus jolies chansons, les plus chouettes jeux, les plus drôles niaiseries, les plus impressionnants tours de magie...

***

Et puis, voilà, lundi, je passe chez une de mes élèves.

"Tu ramasses-tu les affaires de bébé, toi?
-Euh....."

Ben non voyons. Je ramasse les tests d'ovulation en "spicial". Je ramasse les thermomètres et les graphiques de température. Je ramasse les petits pots vides de pilules de toutes sortes, moi qui suis profondément "anti-pulule" et qui s'obstine à ne pas prendre de tylenol quand j'ai mal à la tête. Je ramasse les livres sur le deuil de la maternité, et les sites sur l'infertilité, pas les affaires de bébé. Ça porterait malchance, de toute façon, de m'encombrer avant l'heure de trucs de bébé dont je risque de n'avoir jamais besoin.

"- Ben... c'est parce que je sais pas à qui les donner... pis je préférerais te les donner à toi plutôt qu'à quelqu'un que je ne connais pas...
- Ah? ben.... Ok!"

Je ne sais pas trop ce qui m'a pris, ça s'est passé vite, et en deux temps trois mouvements, je me suis retrouvée avec 2 sièges de bébé pour l'auto dans ma bagnole. C'est stupide, mais j'étais complètement chamboulée, et je n'en revenais pas de ce simple fait: "j'ai des sièges pour bébés dans ma voiture"...

C'est con, je me suis mise à avoir peur que ça me porte malheur pour vrai, que ça me déprime encore plus... tout d'un coup que je fais une autre fausse couche? Est-ce que je ne vais pas me mettre à hair ces sièges de bébé qui n'auront servi à rien? Encore mes peurs de drama-queen...

Ben voilà: je suis rentrée avec mon butin, et finalement, j'ai passé une joyeuse soirée complètement gaga dans mon salon à démystifier l'objet en question, à comprendre comment ça s'installe, à trouver que "c'est donc bien pensé", et à me sentir moins nounoune de savoir comment ça marche. Qu'est-ce que vous voulez, moi, je n'ai pas été une gardienne avertie quand j'étais jeune, je suis enfant unique, et le bébé, chez-nous, c'est moi. Faut bien commencer quelque part.

***

Morale de l'histoire?

Quand j'ai des peurs sottes... c'est toujours pour e-rien. Un jour avec de la chance, vous verrez, ça finira bien par me rentrer dans le cibouleau...

vendredi 25 septembre 2009

Jour J

Aujourd'hui, c'était le jour J. Ou plutôt le jour O. Comme dans Ovo.

Ce matin, j'ai rassemblé tous mes petits papiers: les photocopies de mes documents médicaux, mon bilan hormonal, mon résultat d'échographie, etc. Le bataclan du dossier fertilité, quoi. J'ai ramassé tout ça, et puis on est enfin partis, direction la clinique Ovo. L'attente n'a pas été si longue que ça pour ce rendez-vous, mais mine de rien, je l'avais bien attendu, ce jour.

J'espérais un médecin compréhensif, gentil, empathique. J'ai eu un médecin... correct. Le seul mot qui me vient, c'est "correct". Notre rencontre a duré 10-15 minutes, peut-être 20, mais bon, ça m'a paru court. Je lui ai fait un topo rapide de la situation: les opk, le metformin, les fausses couches répétées...

C'était un monsieur bedonnant avec une grosse moustache et un "casting" de banquier, et j'avoue que ça me faisait drôle de raconter froidement ma réalité gynécologique, source de tant de vagues émotionnelles dans ma vie, à cet homme. Pendant un moment, je me suis ennuyée de l'approche douce et féminine de ma médecin de chez Procréa...

Pendant tout l'entretien, il ne m'a presque pas regardée, il paraît... À vrai dire, je n'ai pas trop remarqué, c'est plutôt monsieur le chum idéal qui a été outré. "T'as pas vu? Il me regardait toujours MOI quand il parlait, il ne t'a pas regardé de toute la rencontre!" Je n'ai rien vu, j'étais trop nerveuse, je pense. J'ai été incapable de "mentir" à propos de mes 3 fausses couches, et j'ai bel et bien dit la vérité: j'en ai fait deux, mais je soupçonne en avoir fait une non documentée, il y a longtemps. À vrai dire, je fais plus que soupçonner: j'en suis convaincue, mais c'est drôle, dans ce bureau qui ressemblait à tout sauf à un cabinet de médecin, devant ce monsieur qui ressemblait à tout sauf à un médecin, j'ai eu l'impression que mes convictions pèseraient bien peu dans la balance. Moins que la science, du moins. Je n'ai donc pas su dire "J'ai fait trois fausse couches", point. Pas menteuse, finalement, la madame. Trop peur de l'autorité. Sitôt sortie du bureau, je m'en suis voulu. Peut-être que j'aurais dû? Peut-être que ce serait bien que je passe tout le bataclan de tests qu'ils appellent le bilan des fausses couches à répétition? Est-ce que j'ai vraiment envie de me taper tout ça? Mais d'un autre côté, est-ce que j'ai vraiment envie de refaire une autre fausse couche avant que finalement, on investigue pour de vrai?

Enfin bref, je critique, là, comme ça, parce que sur le moment, j'ai vraiment eu envie de m'effondrer en larmes dans le couloir: toute cette attente pour ça, tous ces espoirs pour ça, tout ça pour me sentir aussi accueillie que si je me faisais appeler au téléphone pour participer à un sondage.

Dans la salle d'attente, le silence nous a semblé morbide. Ce silence imposé que chacun s'efforce de respecter dans les salles d'attente, on ne sait pas trop pourquoi. On dirait que nous étions tous une bande d'endeuillés assis dans nos chaises, et que le moindre rire ou cri d'enfant semblait choquant. N'importe où, dans la rue, au magasin, à la piscine, un cri d'enfant, ça va. À la clinique de fertilité, c'est bizarre un peu, juste un peu plus bizarre que d'habitude...

Bon, alors trève d'apitoiement sur moi-même, le tout s'est quant même bien terminé. Au bout du compte, je suis sortie de là avec les prescriptions que je souhaitais avoir, et au fond, je suis du même avis que ce médecin. Aussi, l'infirmière avec qui notre rencontre s'est terminée, et qui s'est occupée de nous expliquer la marche à suivre pour nos prochains essais, a été, quant à elle, très gentille, plus humaine et plus chaleureuse. Au moins!

Alors voici: il paraît que les avis médicaux sont mitigés à propos du metformin. Le doc nous a expliqué que depuis quelques temps, la tendance était de prescrire d'abord le metformin, puis d'ajouter du clomid ou du sérophène à la médication par la suite si le metformin seul devait ne pas fonctionner­... Or, récemment, l'efficacité du metformin pris seul semble être contestée par quelques études, et paraît-il que certains médecins changent leur fusil d'épaule en prescrivant d'abord le clomid ou le sérophène, et en y ajoutant plus tard le metformin si jamais le sérophène ou le clomid ne fonctionnent pas.

Conclusion de tout ça en ce qui me concerne: je vais maintenant pouvoir passer à l'essai avec les deux médicaments combinés, et en plus, j'aurai une échographie à passer au jour 12 du cycle pour vérifier que l'ovulation est de bonne qualité... L'hypothèse de base étant que mes fausses couches seraient dûes à une ovulation de mauvaise qualité (hypothèse à laquelle j'adhère), je suis, au final, bien satisfaite de cette nouvelle procédure. Finalement, ce sera pratiquement la même marche à suivre que si j'allais en insémination artificielle, excepté pour "l'insémination" en tant que telle, que nous aurons tout le loisir de réaliser nous-mêmes naturellement à la maison. ;-)

C'est donc le début d'une série de jours J... Le début du cycle, le début de la prise du sérophène (qui devra être pris du jour 3 au jour 7 du cycle), le début des "nouveaux" essais, l'échographie... et la suite, qui sera positive je l'espère!

Pour le moment, je dois commencer par me remettre au metformin. Il me faudra sans doute un bon mois pour m'y faire à nouveau, et puis on déménage cette semaine, alors je doute que le prochain cycle soit le premier cycle d'essai... à moins bien sûr que le présent cycle soit interminable. On attendra peut-être sagement aussi le cycle suivant, question d'être installés, replacés dans une nouvelle routine. Ou peut-être pas non plus... On verra!

Voilà!

En terminant... je voudrais juste vous remercier, mes lecteurs et lectrices... Ça me fait un plaisir immense chaque fois que j'apprends qu'une nouvelle personne est venue me lire, d'autant plus que je sais que plusieurs d'entre-vous ne vivez pas nécessairement l'infertilité... Bref ça me touche beaucoup que vous preniez le temps de venir vous tenir au courant :)



jeudi 24 septembre 2009

le B-A BA des OPK

OPK, ou SOPK, ou OMPK... et toutes les autres variantes:

Ovaires polykystiques (OPK) , Syndrôme des ovaires polykystiques (SOPK), Ovaires micro polykystiques (OMPK)

D'après ce que j'ai pu lire, ce syndrôme, ou cette "condition" n'est pas unique: il y a plein de cas différents d'OPK, des symptômes plus ou moins prononcées, des débalancements hormonaux plus ou moins prononcés également, des durées de cycles menstruels très variables d'une femme atteinte à l'autre, la présence de kystes nombreux ou pas sur les ovaires, pas de kystes du tout (du moins pas de kystes assez gros pour être détectés par échographie)... Enfin bref. C'est différent pour tout le monde, quoi.

Je ne peux donc parler que de mon propre cas: j'ai toujours eu des menstruations très irrégulières, douloureuses, abondantes, et des cycles menstruels assez longs. Jusqu'à ma première fausse couche "officielle", c'est-à-dire jusqu'à il y a 2 ans, mes cycles duraient entre 35 et 45 jours, presqu'à chaque fois. Les copines qui se plaignaient d'avoir 2 jours et demi de retard me faisaient bien rire...

Puis, après la fausse couche, ça a empiré, et je me suis retrouvée avec des cycles durant plutôt entre 50 et 60 jours. Plus souvent 60 que 50.... Quand on attend la prochaine menstruation, disons qu'à 60 jours, on attend longtemps... Certaines filles qui ont les OPK vivent encore bien pire, et n'ont pour ainsi dire presque jamais de règles.

"Mais....", vous demandez-vous....
".... Comment ça se fait??"

Et bien voilà comment moi je l'ai compris. Je ne suis pas médecin, mais je me suis documentée, tout de même, et j'ai un médecin qui m'a expliqué le fonctionnement de ce truc d'une façon simplifiée, sûrement, mais efficace.

En gros, le fond du problème, c'est un débalancement hormonal. Pour ma part, dans les résultats de mon bilan hormonal, qui consiste simplement à analyser les taux des différentes hormones par prise de sang, c'est très clair: tout semble normal, sauf pour la testostérone. Y'en a trop. Ce surplus de testostérone, en plus d'occasionner quelques désagréments chez certaines femmes tels que surplus de poids difficile à perdre et pilosité dite "androgénique" (autrement dit, à des endroits où elle est indésirée chez les mesdames...), trouble le bon fonctionnement hormonal de l'appareil reproducteur...

Normalement, les hormones envoient des messages au corps, et font en sorte que le cycle menstruel se déroule comme il se doit: la maturation d'un ovule, la préparation de l'utérus à recevoir un éventuel oeuf fécondé, la libération de l'ovule, puis le déclenchement des menstruations dans le cas où il n'y a pas fécondation. Ou alors, l'implantation de l'oeuf fécondé s'il y a lieu.

Chez moi, et c'est probablement ainsi chez plein d'autres femmes avec les OPK, la testostérone trouble l'équilibre hormonal. Y'en a trop. En somme, elle crie plus fort que les autres! Résultat: le cours normal des choses n'a pas lieu. Les ovules, présents dans les ovaires, mûrissent sûrement un petit peu, mais pas assez. Peut-être même pas du tout. Il y a probablement plein de cycles sans aucune ovulation, et donc tous ces petits débuts d'ovules restent emprisonnés dans les ovaires, formant sur eux de microscopiques bosses et leur donnant une surface ayant un peu l'aspect d'une grappe de raisin. Chez certaines, les bosses grossissent pour devenir de vrais kystes décelables par échographie.

Solution: il faut soit "booster" les autres hormones pour qu'elles puissent faire leur boulot, soit faire baisser le taux de testostérone. Ou les deux, pour mettre toutes les chances de son côté...

Le metformin fait baisser le taux de testostérone, ce qui permet de retrouver un cycle normal, avec de vraies ovulations, et donc de vraies chances de concevoir. Quant à lui, le sérophène (ou le clomid) procède en "boostant" les autres hormones: c'est un inducteur d'ovulation. L'avantage du metformin, du moins comme ça m'avait été présenté par le médecin qui me l'avait prescrit, c'est le côté plus "naturel" de la chose: en somme, tout ce qu'on fait, avec ce médicament, c'est qu'on rétablit l'équilibre normal entre les taux d'hormones. Y'a trop de testostérone, alors on la fait baisser, c'est tout, et le corps reprend ses fonctions "normales". Pas de risque de grossesse multiple avec ce truc.

Par contre, clomid et sérophène stimulent l'ovulation. Certaines femmes y réagissent très bien, d'autres pas... Les risques de grossesse multiple sont accrus: on stimule, on stimule, on booste, on booste... et alors il se pourrait bien qu'au bout du compte, plusieurs ovules soient produits plutôt qu'un seul. Logique.

Pour ma part, avec mes OPK et mes fausses couches précoces au pluriel, il y a de fortes chances que mes ovulations soient de mauvaise qualité. En somme, le metformin n'est pas suffisant. Mon corps et mes hormones font leur travail, mais juste à moitié. J'ovule, mais mes ovulent ne parviennent probablement pas à maturité, et donc ne sont pas aptes à devenir des embryons...

Il se pourrait aussi que la cause des fausses couches soit plutôt une mauvaise implantation. Un manque au niveau hormonal qui ferait en sorte que l'utérus ne comprend pas le message, et ne se prépare pas adéquatement à recevoir l'ovule fécondé.

Voilà pourquoi je passe maintenant aux deux médicaments combinés, avec en prime, permission du médecin de poursuivre le metformin pendant le premier trimestre lors de la prochaine grossesse. Lorsque nous recommencerons les essais, on aura aussi une vérification par échographie, tout juste au moment de l'ovulation, en fait, un peu avant, pour vérifier que l'ovule ou les ovules en devenir sont bien matures, et que l'endomètre a une épaisseur suffisante pour que l'implantation d'un oeuf fécondé se fasse sans tracas. Ça devrait nous rassurer, tout ça!

Et voilà, vous avez terminé votre cours OPK-101 :-)

mercredi 9 septembre 2009

C'est la faute au psycho-pop...

Périodiquement, ça me revient, ce truc... Je lis des choses, je me fais suggérer l'existence d'une influence de la psyché sur le corps par des lectures, des personnes bien intentionnées qui m'en glissent un mot, mon imagination... et bien honnêtement, ça me perturbe au max.

Là, vous voyez, j'étais pas trop mal. Depuis quelques semaines, disons. Super occupée, ne voyant pas le temps filer, me disant "yesss, mon rendez-vous du 25 septembre chez Ovo arrive déjà à grand pas". Positive, donc.

J'ai même une copine (elle se reconnaîtra :O) qui m'a aimablement parlé de quelques livres, dont Le Secret... Et pour tout dire, ça, ça me plaît bien. Ça m'aide, en fait, à demeurer positive, et à me sentir mieux. À ne pas m'en faire. À croire. La foi, ça a beaucoup de bon!

Bref, ça allait plutôt bien, et là, voilà que ces idées de psycho-machin refont surface... Vous savez, ces théories (tout à fait plausibles, j'en conviens) sur l'existence de blocages qui seraient causes d'infertilité...

On y a toutes pensé, je présume...

"Peut-être qu'inconsciemment, je ne veux pas être mère? Peut-être que je n'y crois pas vraiment, et que c'est pour ça que ça ne marche pas? Peut-être que j'ai peur d'être une mauvaise mère... Peut-être que je crois que je ne mérite pas ce bonheur sous prétexte que je ne suis pas parfaite... Peut-être que je préfère rester avec un enfant imaginé plutôt que d'être confrontée à la réalité d'un enfant imparfait, peut-être que j'ai peur de faire subir à mon enfant des trucs qui m'ont moi-même marquée dans mon enfance. J'le savais, aussi, que je n'aurais jamais dû souhaiter être un p'tit garçon quand j'étais une p'tite fille... Me v'là prise avec trop de testostérone..."

Absolument pas utile pour mon bien-être quotidien, ces trucs. Et surtout, surtout, source assurée de tapage-sur-la-tête. De c'est-d'ma-faute. De chu-pas-bonne.

Je vous avoue que je ne sais pas trop quoi faire avec toutes ces idées qui m'embarrassent... D'une part, je serais bien heureuse de trouver "la clef", mais en même temps, ça ne fait pas un peu pensée magique tout ça? Ça ne fait pas un peu fourre-tout? Du type "c'est inexplicable, c'est mystérieux, alors c'est psychologique..." Je veux bien y croire, mais rien qu'un peu. C'est que j'ai l'avocat du diable, dans ma cervelle qui hurle bien fort :"T'en connais beaucoup, toi, des mamans qui n'ont jamais eu peur? Peur d'être mère, peur de perdre le bébé, peur d'avoir un enfant anormal, d'être une mauvaise mère? Peur de perdre sa liberté, peur de l'échec... Alors? T'en connais?"

Mmmh... Pas sûre.

Allez, je vais le dire juste parce que ça fait du bien de le dire, on en connaît même qui auraient voulu de toutes leurs forces perdre leur bébé et qui malgré tout, sont "prises" avec...

***

Avoir des peurs, c'est normal... non?

mercredi 2 septembre 2009

La poussière...

On dit que "la poussière retombe". On dit ça, non? C'est une drôle d'expression, je trouve. J'ai pensé à ça, aujourd'hui. "La poussière retombe". Est-ce qu'on dit des fois que "la poussière remonte" ? Parce que des fois, je vous jure, on dirait qu'elle remonte... On s'énerve, on s'excite, on bouge, on court partout, ça fait du vent, des tourbillons même, et la poussière, elle remonte... Bon, ok, tout ça a peut-être un peu rapport avec le trop-de-temps que je passe à travailler et à gérer ma vie, et le pas-de-temps que j'utilise à des fins ménagères ces temps-ci. Tant pis!

On a finalement fixé notre choix sur un local pour notre travail: un beau grand bureau avec un mur de brique, deux belles grandes fenêtres par lesquelles on voit les chevaux qui se promènent dans le champ... C'est pas donné, mais c'est franchement très beau, et on est bien contents de la tournure que toute cette épopée est en train de prendre. Tellement contents. Trop contents, des fois, je dirais...

Aujourd'hui, j'ai senti un truc... Je m'imaginais bien qu'une fois tout le brouhaha terminé, qu'une fois cessé tout ce remue-poussière de "vite-réglons-tous-les-détails-de-notre-vie-matérielle-avant-la-rentrée", que justement, la poussière, elle retomberait... Qu'il y aurait une période de brouillard: de la poussière qui retombe, ça obstrue la vision quand même un peu... Bref, je le savais, je l'intellectualisais, en fait. Je me le disais dedans mon cerveau: "Ça va venir, fais attention".

Mais là, aujourd'hui, je l'ai senti. Tout d'un coup, un gros "Ouf!" : on a un beau local, donc ça fait au moins un truc de réglé. C'est une grosse partie de la pression qui retombe. Et en même temps, une espèce de panique... J'ai peur qu'une fois tous ces détails réglés, ma fausse couche me rebondisse au visage pour de vrai. Je ne la vis pas trop mal pour le moment, mais c'est fou comme je ne me fais pas confiance... Je prends trop plaisir à être hyper occupée: si vous voulez mon avis, c'est louche. Et si c'était parce que je refoule? Parce que je suis dans le déni? Parce que je refuse de réellement vivre cette perte-là, encore ?

Alors c'est bizarre, je m'observe, je me jauge, tout en essayant très fort de ne pas me juger, ce qui en soi demande tout de même quelques efforts... Je me vois très bien parler avec les gens et me faire demander "Puis, as-tu passé un bel été?"; je me vois très bien ne pas savoir quoi répondre... Je me vois avoir envie de répondre "Ce n'est pas la fin du monde, mais j'ai passé un été de merde", et je me vois avoir peur de faire la victime et de mettre les autres mal à l'aise avec mes malheurs... Des fois je me vois même avoir peur que les autres se mettent à avoir peur de moi, comme si je traînais une espèce de malédiction.

Et pour clôturer le tout, je me vois, répondre en marchant sur des oeufs des "Pas pire, pas pire!", des "Ah oui, ça va bien!", et oser parfois un "Ah ben... finalement j'ai fait une autre fausse couche..." tristounet, tout en insistant un peu trop sur notre légendaire positivisme, sur le fait que je vis donc bien ça, et qu'on a donc bon espoir que la prochaine fois sera la bonne...

C'est difficile de tracer la ligne entre le vrai et le pas vrai de soi... Parce que tout ça, l'espoir, le positivisme, c'est bel et bien là entre moi et le chum idéal avec qui je partage ma vie :O) Quand je parle de ce positivisme, je ne l'invente pas, quand même. Mais c'est dans ma façon d'insister là-dessus devant les autres que je constate qu'il y a quelque chose qui cloche. Je n'assume pas d'avoir vécu un triste événement. Je ne veux pas l'avoir vécu. Je ne sais pas comment être triste devant eux. Et puis bon, je ne veux pas être triste. J'en ai marre, et je ne veux pas faire pitié non plus. Je refuse tout ça en bloc, et du coup, c'est comme une partie de moi que je refuse. Je me contente pour le moment d'être une machine à travailler, et ça me permet de moins voir la poussière.

C'est un brin confus, tout ça. Ça va? Vous n'avez pas trop mal à la tête? :O)

Je suppose que ça va faire un temps. L'excitation, l'énervement, la wonderwoman qui profite de la surcharge de travail de la rentrée pour fermer les yeux sur le brouillard de la poussière... Pour le moment, je ferme mes yeux très fort, en me disant un peu, je l'avoue, "si j'le vois pas, c'est pas là". J'espère que quand je rouvrirai mes "queneuils", la poussière aura, pour de vrai, retombé.

dimanche 30 août 2009

Le club des maîtres

Aujourd'hui, je me lance dans les réflexions canines. La zoothérapie. Les éloges pour toutou.

Cet après-midi, je suis allée me promener avec mon chien-chien. Mon chien-chien, vous savez, c'est pas n'importe quel chien-chien. C'est, bien évidemment, le plus beau, le plus fin, le plus intelligent, le plus gardien, et le plus attendrissant. Et surtout, surtout, c'est le mien.

Toutou, on l'a trouvé quelques semaines à peine après ma première fausse couche. À preuve: ce billet écrit sur feu-mon-autre-blog... Inutile de dire qu'on a compensé à qui mieux mieux avec lui: finalement on avait nous aussi notre petite chose à catiner, à soigner, à aimer, à éduquer. Je sais, je sais, un chien, ce n'est pas un être humain, César le répète à chaque émission... Mais ça ne fait rien. Quand même, un chien, ça se catine, ça s'éduque, ça se soigne, et ça s'aime... les manières sont différentes, c'est tout. C'est un autre club. Le club des maîtres.

Parce que vous savez, dans la vie, il y a des clubs. Quand on est petites, a l'école, il y a les "hots" et les "moins hots", il y a les sportifs, les intellos qui font partie du club de math, les bons et les pas bons... Les sages et les p'tits bums...

À notre âge, bien sûr, c'est un peu différent, mais pas tant que ça. Il y a ceux qui réussissent et ceux qui réussissent un peu moins. Il y a les grosses voitures et les petites voitures rouillées. Il y a la ville et la banlieue. Il y a le club des mamans, et le club des maîtres.

En me promenant cet après-midi avec toutou, je me suis dit que j'étais chanceuse de l'avoir. J'ai pensé à toutes ces filles infertiles qui disent mieux vivre leurs échecs ou leurs fausses couches parce qu'elles ont la consolation d'avoir déjà leur belle p'tite poupoune, ou leur petit homme... Eh ben moi, j'ai toutou!

Bon, le club n'est pas le même, et comme à chaque club appartient un vocabulaire d'initié, le vocabulaire, ici, diffère. Toutou ne pleure pas, il chigne. Toutou ne veut pas son boire, mais son bol de croquettes (ou une pantoufle à grignoter). On n'achète pas de la crème pour les fesses de nourrisson à toutou, mais on lui achète de l'onguent à pis de vache pour les coussinets. On ne parle pas de couche, mais entre maîtres, on se croise sur la rue, et on se fait des regards de connivence, chacun son sac de caca à la main. On s'insurge ensemble contre les interdictions d'amener son chien dans tel ou tel parc. On ne s'extasie pas dans les rayons de trucs pour enfants dans les magasins, mais je vous jure, c'est fou comme ils ont maintenant de chouettes accessoires dans les animaleries :0)

Quand je me promène, les gens que je croise s'arrêtent pour s'extasier devant toutou. Je n'ai bien sûr pas droit au traditionnel "Comme il a les yeux de sa mère!!", mais bon, j'estime avoir reçu assez de "Mon Dieu qu'il est beau!! Il a quel âge? " pour remplir en entier tout un égo de maîtresse. Toutou est toujours prêt à me suivre partout où je vais. Toutou est toujours content. Toutou est inquiet quand je suis inquiète, énergique quand je l'emmène faire du jogging, vedge quand on se tape des films écrasés sur le divan.

Et je peux dire aux anti-toutou et aux allergiques: "Comme c'est dommage que tu n'aies pas/ne puisses pas avoir de chien. Moi je ne pourrais pas me passer du mien!"


mardi 25 août 2009

Isn't it ironic... don't you think?

En faisant le ménage des billets sur mon blog, j'ai retrouvé un écrit que je n'avais pas encore publié, je ne sais pas trop pourquoi... J'ai écrit ça le 20 juillet, donc plus ou moins à l'instant même où je tombais enceinte, et j'intitulais le tout "Mea Culpa":

"Parce que je tiens toujours les promesses que je fais aux autres, mais pas celles que je me fais;

Parce que j'accueille facilement les émotions et les états d'âmes des autres, mais pas les miens;

Parce que les autres ont à mes yeux droit à l'erreur, et pas moi;

Parce qu'à bien y penser, je ne sais pas bien m'occuper de moi-même... et j'en profite pour me taper sur la tête en me disant que c'est horrible de ne pas savoir s'occuper de soi.

Je voulais être forte, aller jusqu'au bout, faire attention à mon alimentation, faire du sport, continuer mon traitement chez l'acupunctrice, continuer ma super discipline côté menu, me lever à la même heure tous les matins pour prendre de façon plus efficace ma température et faire tout un tas de trucs cet été pour m'aider à aller mieux, et voilà: j'ai échoué et c'est nul. J'ai abandonné le super menu, et c'est nul; j'ai lâché le jogging (je détestais), et c'est nul, j'ai abandonné l'acupuncture (je n'y croyais plus) et c'est nul, j'ai eu des règles mais je n'étais pas certaine que c'était bien des règles, et donc j'ai complètement perdu le fil de mon cycle, et au diable la température, et c'est nul... et je n'ai pas fait le tiers de ce que je voulais faire cet été, et nous voilà déjà passés la mi-juillet... et oui oui, c'est nul.

Bon, ne voyons pas que le négatif: j'ai fait quelques sorties en kayak, j'ai relaxé un brin, j'ai vu mes amies (chose dont j'ai atrocement besoin ces temps-ci), composé une nouvelle chanson, j'ai mis des choses au point dans ma relation avec le chum idéal. Ça fait déjà ça de fait. Et pourtant, je ne sais pas si la température m'influence ici, mais j'ai vaguement l'impression que mon été, encore une fois, c'est de la merde. Que je m'ennuie. Qu'on se voit trop ou pas assez. Que le temps passe et que rien ne se passe.

Et comble de tout, je me trouve chiâleuse, et je ne peux même pas mettre ça sur le dos des hormones. Cette fois, ce n'est que moi. "

Et bien oui, si j'avais su!! c'était peut-être bien pour de vrai la faute aux hormones...!

dimanche 23 août 2009

D'autres blogues et d'autres manchettes

Les blogues des autres, je les ai découverts récemment...

D'autres infertiles, d'autres expériences, d'autres écriveux, mais la plupart du temps, des sentiments qui se ressemblent tellement que c'en est déroutant.

Les blogues des autres, je n'ai pas encore fini de les éplucher, alors surveillez bien la petite liste à droite, elle risque de s'allonger prochainement. Parce que vraiment, les blogues des autres me font énormément de bien. Ils m'émeuvent et me font rire... d'ailleurs je vous invite à les visiter aussi, et j'espère qu'ils sauront vous émouvoir autant que moi.

***

Demain, mon endocrinologue de chez Procréa est supposée revenir de vacances et me téléphoner... Bon, on m'a dit qu'elle le ferait demain, mais je m'attends à ce que ça prenne quelques jours tout de même... Après d'aussi longues vacances, il doit y en avoir, des appels à retourner...

Enfin bref: c'est ma formidable pharmacienne qui a tout arrangé pour moi. Ma pharmacienne (et son équipe, il faut bien le dire, puisqu'elle n'est pas seule), c'est celle qui me donne de l'espoir dans tout ça, l'espoir qu'on peut encore être considéré comme des êtres humains dans ce système, et voir nos inquiétudes et nos soucis pris eux aussi en considération. Oui oui, comme s'ils étaient importants pour de vrai, ce qui n'est pas peu dire!

Devant mon manque de ressources, c'est à ma pharmacienne que j'ai posé mes mille et une questions concernant ma médication. Est-ce que c'est normal, tous ces effets secondaires qui partent et qui reviennent en force? Est-ce que je peux changer mon dosage? Est-ce que vraiment, je dois arrêter durant la grossesse? Et après la fausse couche, est-ce que je peux reprendre? combien? quand? pourquoi? Qui a gagné la coupe en 1984?

Elle a réponse à tout, et quand elle n'a pas la réponse, elle vérifie, et me rappelle chez-moi, APRÈS les heures d'ouverture de la pharmacie, donc techniquement, après ses heures de travail... C'est pas du beau dévouement, ça? :)

Bref, quand dernièrement j'ai tenté mais en vain de savoir si je pouvais reprendre le metformin immédiatement après la fausse couche, évidemment, je n'ai été capable de rejoindre personne chez Procréa, les inévitables vacances n'étant pas encore terminées. J'ai donc posé la question à ma pharmacienne...

" Hmmm... pour savoir ça, il faudrait que tu parles à ton médecin chez Procréa...
- Je sais, mais devine... je suis pas encore capable de rejoindre personne...
- Écoute, je t'appelle au courant de la semaine, je vais essayer de t'arranger quelque chose..."

L'après-midi même, le téléphone sonne. Je reconnais maintenant en une fraction de seconde le numéro de téléphone de ma pharmacie quand il apparaît sur mon afficheur...

"Écoute, ton médecin va te téléphoner le lundi 24 août. J'ai appelé, pis je leur ai fait comprendre le message..."

Ça fait du bien de voir qu'il y a quelqu'un qui se rend compte qu'on n'est pas en état de revendiquer, de chiâler, ou de forcer pour avoir le service qu'on devrait avoir, et qui prend les devants. Merci, ma pharmacienne. Un jour bientôt, je pense que je vais aller te porter des fleurs moi-même en personne. :)

Demain, donc, j'attends le fameux téléphone. Je pense que je vais dormir avec mon cellulaire, juste au cas où...

Je vais donc savoir si je peux reprendre le metformin... je suppose que ça me permettrait juste de prendre un peu d'avance, de me réhabituer au produit, de continuer à régulariser mes cycles. Mais bon, notre décision est prise, et là je radote peut-être, mais on a décidé de changer de clinique, et le 25 septembre on a rendez-vous chez Ovo. Ce coup de téléphone veut donc dire que je vais aussi pouvoir l'annoncer à mon médecin.

"Don't call us, we'll call you."

vendredi 21 août 2009

Le système de santé

Attachez-vous, c'est le moment "chiâler pour chiâler" de la semaine.

Vendredi dernier, après avoir reçu le résultat inquiétant de ma prise de sang, mon médecin de famille m'a rempli une requête pour que je puisse passer une échographie "d'urgence". A ce moment-là, le but était de vérifier s'il s'agissait ou pas d'une grossesse ectopique.

Bon, nous étions vendredi... alors l'urgence devait tout de même attendre, au moins jusqu'à lundi. Mon médecin m'avait dit: "Lundi matin, passe chercher le papier à la clinique. J'ai noté "urgent" dessus. Une fois que tu l'auras, tu téléphones à l'hôpital pour prendre un rendez-vous, et s'ils ne peuvent pas te prendre, insiste pour qu'ils te prennent entre deux patients."

Mmmhh, faire de la pression. Vraiment pas mon truc.

Lundi, donc, je passe prendre le papier. C'est effectivement écrit "urgent" en belle écriture de médecin dessus. J'appelle à l'hôpital, et je leur explique la situation.

"On ne fait pas ça, madame.
- Écoutez... je sais pas quoi vous dire... je fais peut-être une grossesse ectopique, il ne faut pas attendre, c'est écrit urgent sur mon papier, et c'est le docteur Untel lui-même en personne qui m'a dit de procéder de cette façon...
- Le mieux que je peux faire, c'est vous demander de nous faxer la requête du médecin. Quand on l'aura reçu, on va vous téléphoner pour vous donner un rendez-vous".

Plaisant. Bon, on était lundi, et la veille j'avais évacué la plupart des "débris"... Je savais bien que c'était maintenant un peu moins urgent... Mais qu'est-ce qui se serait passé si j'avais effectivement été en train de faire une grossesse ectopique? J'aurais attendu? Ça m'aurait sauté au visage, et j'aurais été opérée d'urgence après des douleurs atroces? J'aurais perdu une trompe?

Bon. Revenons à la réalité: j'ai bel et bien perdu mon p'tit grain de poivre, et l'échographie qui s'en vient servira plutôt à vérifier que tout est correct, qu'il ne reste pas de débris dans l'utérus, que je n'ai pas besoin de curetage... Vous savez, ce genre de routine pour les avorteuses spontanées dont je fais partie.

Il me faut donc faxer ce truc... Ok, là, j'avoue, il y a eu un peu de procrastination de ma part... Un fax, qui a encore ça, un fax?? Ça existe encore, ces trucs-là, depuis l'arrivée des scanners et d'internet? Et puis qui a vraiment envie de se programmer une écho pour se faire parler comme si on était une folle qui se serait inventé une grossesse imaginaire?

Hier, donc, je finis par trouver une occasion simple de faxer ce truc, de chez une amie. Aujourd'hui, tel que prévu dans le très sérieux protocole concernant les échographies "d'urgence", le département de radiologie de l'hôpital me rappelle pour me donner un rendez-vous. Après vérification pour s'assurer que je suis bien moi-même, que la requête était bien la mienne, et que je ne suis pas une imposteure de l'échographie pelvienne, on me met sur le hold, et on me revient avec une date de rendez-vous.

"Ce serait le 31 août...
- Ben là madame... si c'est le plus tôt que vous pouvez me donner, je vais le prendre, mais c'est tout de même écrit "urgent" de la main du médecin sur mon papier...

(Bon, ok, là, j'avoue: je teste le système. Moi pour le moment je m'en fous d'attendre une semaine... mais si je n'étais pas moi "maintenant", si j'étais plutôt la moi paniquée et inquiète avec raison de vendredi dernier??)

- C'est vraiment le mieux que je peux faire... Sinon, les rendez-vous vont en novembre...
- Ok, c'est beau..."

Je me suis retenue de lui garrocher toute l'insatisfaction que je suis en train d'accumuler à propos du système de santé. La p'tite madame des rendez-vous, c'est pas sa faute à elle... Et c'est bien là une partie du problème: ce n'est jamais la faute à personne. C'est la faute à la mauvaise organisation, c'est la faute à la mauvaise répartition des tâches, c'est la faute à la surcharge de travail, c'est la faute aux décisions prises par les dirigeants, mais en même temps, ce n'est pas la faute des dirigeants, car ils ne sont pas sur le terrain... Et ce n'est pas la faute de ceux qui sont sur le terrain, car ce ne sont pas eux qui dirigent...

Comment se fait-il que la meilleure procédure que mon médecin ait pu me conseiller soit celle-là, pour un cas d'urgence? Appelle et insiste!!! Comment se fait-il qu'il n'y ait rien de mieux de mis en place? On manque de quoi, au juste pour que ça fonctionne? D'espace? D'employés? De temps?

D'intelligence et de bon sens??

On donne aux fumeurs de petites trousses toutes bien conçues, débordant d'outils, de ressources et de numéros de téléphone pour les aider à arrêter de se scraper volontairement la santé, et on ne peut pas me passer une écho d'urgence quand je crains que mon bébé attendu sagement pendant plusieurs années ne s'évacue de lui-même?

Vous la sentez, mon indignation, hein?

C'est la passe du moment, je suppose. Ça va me passer... ou pas. J'en veux à tout le monde, je crie à l'injustice, je m'indigne et je fais du jogging en frappant fort fort fort les craques du trottoir pour faire sortir un peu la frustration.

Qu'on vienne me dire, encore, que la nature est bien faite, que la vie est plus forte que tout, que rien n'arrive pour e-rien... pfffff...

mardi 18 août 2009

"Je ne sais pas quoi te dire"

"Je ne sais pas quoi te dire..."

C'est honnêtement la phrase que je préfère. Qui m'a fait le plus de bien. De la part de plein de gens, et sous toutes sortes de formes aussi.

"Je suis avec toi."
"On pense fort à vous deux."
"Bon courage."
"On est peinés/désolés/tristes/déçus pour vous."
"Si t'as besoin d'en parler, appelle-moi."

J'aime beaucoup celles-là aussi... Du vrai sincère réconfortant. Mais dans la compétition des phrases post-fausse-couche, c'est "Je ne sais pas quoi te dire" qui arrive au premier rang. Peut-être parce que je ne saurais pas quoi dire moi non plus.

Comprenez-moi bien: je suis chanceuse, j'ai un entourage tout de même assez large, et j'ai reçu plein, plein, plein de bons mots de support qui m'ont fait un grand bien. Ça me fait du bien de savoir que les gens autour de moi sont au courant de ce que je vis. Je ne passerais pas au-travers dans la solitude, et j'ignore comment celles qui gardent ça secret font.

Je suis chanceuse, donc... De belles phrases pleines de vraie empathie, de support, j'en ai reçues plein, comme un baume sur le coeur qui rappelle que tous ces gens qu'on côtoie jour après jour, ce ne sont pas que des figurants dans notre histoire, pour peu qu'on s'ouvre un peu à eux, j'imagine...

Bien sûr, il y a toujours quand même quelques "phrases vides"... Au fond, ce sont plutôt des phrases maladroites, des phrases qui voudraient faire du bien, mais qui font replonger dans la tristesse ou la culpabilité à la place. Je ne m'étendrai pas sur le sujet, mais j'y reviendrai peut-être à un moment donné... Pour l'instant, j'oublie les phrases, et j'essaie de focuser sur l'intention qu'il y a sans doute derrière: se montrer présent pendant que je passe un boutte difficile. Ce qui, en soi, est tout de même mille fois mieux que l'indifférence, quand même...

Je ne voulais donc pas m'insurger contre les phrases qu'on ne veut pas entendre. Je ne voudrais pas offusquer personne... Mais j'avais envie de donner en exemple cette phrase, toute simple, qui dit tout avec peu de mots. Dans "je ne sais pas quoi te dire", il y a "j'aimerais tant te dire quelque chose qui puisse t'aider ou te faire du bien", il y a "je suis sans mot devant ce qui t'arrive", il y a "plutôt que de chercher n'importe quoi à te dire, je vais oser être authentique avec toi et te dire que je ne sais pas quoi te dire".

Il y a tout ça dans ces 7 petits mots tout simples. Génial, non?

...


Merci les copains, c'est un privilège de savoir que vous nous supportez dans les moments tristes de nos péripéties.

dimanche 16 août 2009

Boucherie

J'ai eu droit à l'expulsion naturelle de tout ça ce matin...

Vers 7h30, je me lève avec des crampes épouvantables... Moi qui ai généralement des crampes menstruelles à me rouler par terre, c'était encore pire, et juste comme je pensais avoir enfin atteint le sommet de la douleur, l'escalade repartait de plus belle, et l'intensité des crampes augmentait encore et encore...

Je vous jure. J'ai littéralement vomi de douleur.

Ça a duré un certain temps, et puis j'ai senti "ça" sortir: les fameux "débris" dont on nous parle tant quand on téléphone, toute inquiète, à info-santé... Ne vous méprenez pas, j'ai un profond respect pour les infirmières (et il doit aussi y avoir des infirmiers) qui font le travail téléphonique chez info-santé. En tout cas, moi personnellement je suis toujours tombée sur des personnes compréhensives, à l'écoute, généreuses de leur temps d'antenne. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi on me dit toujours qu'un saignement n'est pas si inquiétant, mais que s'il y a des débris, là, il faut aller à l'urgence... Quand il y a des débris, il est trop tard... non? Ça ne gagnerait pas à être un peu plus préventif, tout ça?

Alors donc, tout a sorti. Le placenta, et sûrement quelquepart là-dedans, un minuscule embryon de quelques cellules. Après la douleur a cessé, dieu merci. On a fait ça comme des grands, mon chum et moi, tous les deux tout seuls à la maison. J'étais bien plus confortable dans mon bain chaud pour calmer la douleur à me plaindre et dégobiller élégamment dans ma chaudière de plastique que je n'aurais pu l'être dans une salle d'attente d'urgence, de toute façon. Quand c'est fini, c'est fini.

Ben voilà, c'était ça.. la boucherie. Le sang un peu partout. Le teint blême, les voisins qui m'ont peut-être entendue gémir de douleur par la fenêtre ouverte. Dégueu, hein? J'ai hésité à mettre les détails ici, sur mon blog. Après tout, d'habitude, les gens se gardent une petite gêne... C'est drôle tout de même... On a la grippe, on le dit. On a la gastro, on le dit. On se retrouve à l'hôpital pour un infarctus, pour une crise d'asthme, ou n'importe quel autre genre d'incident... on en parle.

On va chez n'importe quel libraire, et on trouve de tout. Des livres sur les régimes, des livres sur l'alcoolisme, des "mon enfant ne dort pas bien", des "préparez-vous au grand amour", des "comment faire de l'argent sans travailler". On écrit sur à peu près tous les genres d'épreuves et d'étapes de la vie humaine... l'enfance, l'école, l'affirmation de soi, l'échec scolaire, l'orientation professionnelle, les problèmes de digestion, les migraines, le stress, l'urticaire, le burn-out, la dépression. Il y a de tout sur tout.

Et bien cet après-midi, n'arrêtant devant rien, je suis allée faire un tour au Renaud-Bray le plus près de chez-moi, dans l'espoir de me trouver un livre sur la perte précoce d'un bébé, ou à tout le moins sur l'infertilité.

Rien. Niet. Ni dans la section maternité, ni dans psychologie, ni dans le coin des encyclopédies médicales. J'ai vu sur le net quelques livres parus en europe, mais hé, pas des tonnes... À part un livre (non disponible au magasin où je suis allée) sur le deuil périnatal, pas un seul livre sur le sujet, ni sur la réalité physique des fausses couches, ni sur le vécu psychologique de ce genre de deuil... rien sur les fausses couches qui pourtant représentent statistiquement 20 à 25% des grossesses, à ce qu'on dit. C'est beaucoup, non? Et on continue de banaliser, de ne pas en parler, de se dire que ce n'est rien.

Je vais m'en remettre, c'est sûr, et je ne suis pas à l'article de la mort, mais ce n'est pas rien, et il faut que ça se sache. Que les femmes qui passent par là puissent plus librement savoir leur douleur reconnue et validée par leur entourage. Qu'on puisse vivre cette douleur plus sainement. Qu'on arrête de s'isoler par crainte de se faire servir des phrases vides.

C'est pour ça que j'écris.

Revenez me voir souvent, car dans les prochaines semaines, j'en aurai sûrement long à dire...

vendredi 14 août 2009

2e prise

Eh ben. On dirait que finalement, ce ne sera pas pour cette fois.

Nous qui commencions tout juste à nous faire à l'idée...

Cette semaine, re-saignement. Oh! Pas le fameux saignement-qui-remplit-une-maxi-serviette-à-l'heure dont nous parlent les infirmières d'info-santé et qui devrait signer le commencement de l'inquiétude... Bien moins que ça, mais bon. Du sang, quand même.

Je vous assure que j'ai tout fait, ou plutôt je n'ai rien fait du tout: j'ai à peine bougé de la semaine. Je suis restée allongée le jour, le soir, la nuit, la semaine et le week-end, en dormant, en faisant des sudoku, en mangeant, en travaillant dans la mesure du possible. C'est juste si j'ai pas fait pipi dans une bouteille.

Ce matin, re-prise de sang prescrite par mon médecin plus tôt cette semaine, quand je l'ai contacté pour lui dire que les saignements revenaient et que j'étais encore inquiète. Et cet après-midi, le verdict est tombé comme une mini tonne de briques, mini parce que je m'y attendais, j'en étais certaine, à un point tel que je me demande si je n'ai pas créé ça par le simple pouvoir de ma psyché en délire: mon taux d'hormone de grossesse a augmenté, mais trop peu. De 680 la semaine dernière, il a monté à 1500 et des poussières en une semaine, alors que ce foutu taux devrait doubler tous les deux jours... Merde.

Selon mon doc, il s'agit soit d'une fausse couche, qui sera évacuée complètement sous peu, soit d'une grossesse ectopique. Il n'a fait aucune allusion à la petite part de possibilité qu'un miracle se produise. Re-merde.

Et bien sûr, il a ajouté que rien ne laissait nécessairement présager que la situation allait se répéter... Non, bien sûr. Mais très exactement 2 ans et 3 mois d'essais infructueux avant aujourd'hui, j'en étais au même point. Deux en deux, quand même... il me semble qu'il y a de quoi soupçonner quelque chose... non?

En principe, je devrais passer une échographie d'urgence, pour voir exactement de quoi il s'agit, parce que le risque de grossesse ectopique, d'après ce que j'ai pu comprendre, on ne badine pas avec ça... Mais on est vendredi, et demain, c'est important que les employés de l'hôpital prennent du soleil avec leurs enfants et boivent leur bière du samedi entre amis. C'est bien normal. Frustrant, mais normal. Mon petit drame devra attendre jusqu'à lundi. Mauvais timing.

J'avoue que je ne sais pas trop où je me situe en ce moment. Lors de ma fausse couche d'il y a deux ans, le ciel me tombait sur la tête. J'ai mis une bonne année à me remettre du sentiment d'échec et de culpabilité. J'en voulais à tout le monde, je victimisais à qui mieux mieux, et j'avais en permanence le "pourquoi moi" pas bien loin, pris quelque part en travers de la gorge...
Là, je ne sais pas. Je m'y attendais quand même un peu. Je sais que ce n'est pas ma faute, ce qui en soi est un immense progrès par rapport à il y a deux ans...

Mais quand même. On s'y faisait. On était contents. On pensait à des noms, je m'étais renseignée sur les prestations de congé de maternité pour travailleuses autonomes, j'avais appelé à la maison des naissances... Enfin, ça semblait être notre tour. Meilleure chance la prochaine fois, comme sur les gratteux avec lesquels on ne gagne jamais...

Savez-vous quoi? Ce qui me met le plus en colère dans tout ça, c'est la clinique de fertilité qui m'a dit de ne pas m'inquiéter, qui m'a dit que mon endocrinologue revenait de vacances le 20 juillet, puis qui m'a dit que mon endocrinologue revenait le 24 août finalement... Non vous ne pouvez pas parler à l'autre endocrinologue... Je vous transfère au poste des infirmières qui vont toutes vous dire la même chose: ne vous inquiétez pas... Vos hormones font la grève depuis 2 ans, mais là, on est en droit de présumer qu'elles vont se mettre à fonctionner comme par miracle, alors cessez de prendre vos pilules. Oh, et puis by the way, la spécialiste qui a votre dossier, qui vous a vue et qui vous a prescrit votre traitement afin que vous tombiez enceinte, ben elle ne fait pas de suivi de grossesse. Démerdez-vous.

Y aurait-il eu des précautions à prendre vu que j'ai le syndrôme des ovaires polykystiques? Vu que je suis à risque? Aurait-il été bon de faire quelques analyses dès le début de la grossesse pour vérifier l'action de mes hormones paresseuses? Y a-t-il un protocole, une façon de faire, une procédure?

Ça les amis, je le saurai peut-être un jour si j'arrive à parler à la bonne personne...

En attendant, j'attends, justement. Lundi on me confirmera sûrement ma perte dans la salle d'échographie, et quand je sortirai de là je croiserai sans doute 3-4 filles épanouies avec de belles bedaines attendant leur heureux rendez-vous. Avec un peu de chance, je vais réussir à ne pas m'apitoyer sur mon sort, et à penser à mon charmant chien-chien qui m'attendra dans la voiture. Mon chum et moi on trouvera sûrement quand même quelques jokes épaisses d'hôpital à se raconter pour rigoler malgré tout.

vendredi 7 août 2009

Fiou!

Ah, enfin, c'est vendredi! J'ai attendu toute la semaine , tous les jours, et tous les soirs pour ce moment...

Ce matin, je suis retournée au centre de prélèvement, pour qu'on me fasse ma 2e prise de sang. Analyse, donc, du taux de bhcg, et du taux de progestérone.

J'ai reçu cet après-midi le résultat du bhcg: ça a augmenté comme il faut, d'après ce que dit le médecin! La semaine dernière, j'étais à 122, et aujourd'hui, je suis à six cent quelque chose... J'étais trop contente pour entendre la fin du chiffre, mais je crois que c'était autour de 680 :)

C'est donc dire qu'apparemment, le saignement que j'ai dû n'était pas dû à l'arrêt de l'évolution de la grossesse... Ça pourrait avoir été mille choses: le col qui a saigné, un saignement d'implantation, ou je ne sais quoi encore...

Pour le taux de progestérone, il va falloir attendre encore un peu: apparemment cette analyse est un peu plus longue à faire et à obtenir, je pense que c'est parce qu'ils envoient ça à Ste-Justine... Je devrais donc avoir des nouvelles la semaine prochaine. En attendant, j'essaie de trouver quelqu'un pour faire mon suivi de grossesse, et je continue de me reposer. Quand je m'active trop, j'ai des mini pertes, et l'effet est immédiat: panique, inquiétude, stress...

Pour le moment, comme je suis en vacances, ça se passe bien: ce n'est pas vraiment compliqué pour moi d'annuler mes activités, j'en avais déjà peu. Et puis j'ai du travail que je peux faire à la maison bien écrasée dans mon lit ou sur le divan: les joies d'être travailleuse autonome :)

***

Donc si je résume: je pense qu'aujourd'hui je me sens capable de dire "je suis enceinte" :)
Il y a quelques mois, je discutais avec une amie sur un forum de filles infertiles, et je cherchais des témoignages de filles qui avaient réussi à tomber enceinte avec le metformin... et je me plaignais du fait que je trouvais bien peu de témoignages de réussite, me disant que les filles pour qui ça réussissait devaient soudainement avoir autre chose à faire que d'aller écrire partout que le metformin fonctionne...

J'ai promis à cette amie de forum de témoigner partout où je pourrais le faire, si jamais ça fonctionnait pour moi. J'ai donné ma parole. Allez, au travail!

mercredi 5 août 2009

Des nouvelles et de l'attente

Hier, j'ai finalement réussi à parler à mon médecin de famille. Il m'a dit que vu le stade débutant de la grossesse, le saignement (qui s'est arrêté depuis) pourrait très bien avoir été un simple petit saignement de nidation, dû à l'embryon qui s'installe...

Mais bon, il a tout de même l'humilité de me dire "Je ne suis pas un spécialiste... et comme tu as quand même une condition qui pourrait faire en sorte que tu aies plus de risques de faire une fausse couche, ne prenons donc pas de chance. Reste tranquille jusqu'à ce qu'on ait les résultats de la prise de sang de vendredi." Les infirmières d'info-santé m'avaient aussi recommandé de rester allongée tant que je ne verrais pas un spécialiste...

Ne faisant ni une ni deux, voilà que j'annule à peu près toutes mes activités. Je reste au lit. Tant pis si ça peut sembler excessif, ou pessimiste, je veux mettre toutes les chances de mon côté. Je suis donc au lit depuis hier, et je travaille un peu avec mon laptop... Je me déplace du lit au divan, du divan à la toilette, de la toilette au lit... J'avoue que ce n'est pas désagréable pour le moment, surtout que le saignement a bel et bien cessé, et que tout semble revenu à la normale :)
Bien sûr je pourrais trouver encore le moyen de m'inquiéter, mais je me sens beaucoup plus calme déjà de faire tout ce qu'il faut. Vendredi on verra donc si le taux de bhcg monte bien comme il faut... et j'ai aussi convaincu mon médecin de me faire tester le taux de progestérone aussi, juste au cas. Ensuite, il devrait me référer à un spécialiste... Parce qu'effectivement, l'endocrinologue de chez Procréa ne fait pas de suivi de grossesse... C'est quand même fou, non?

"Tombe enceinte, pis après, débrouille-toi." Pfffffff..

En tout cas, je suis déjà un peu rassurée. C'est à suivre :)

lundi 3 août 2009

Panique en bas de la ceinture

Brrrr... Juste d'écrire le titre, ça me donne froid dans le dos!

Bon voilà, je résume: nous sommes lundi, vendredi dernier j'apprenais qu'enfin, ça y était, du moins pour la partie fécondation de l'affaire. Après tout ce temps!!

Ce week-end, j'ai été méga, mais alors là méga occupée. Pas stressée tellement, ben tout de même un peu en fait... Deux grosses journées, levée tôt, pas très bien dormi, fait beaucoup de route. Plus ou moins le choix. Ça m'angoissait quand même un peu d'avoir toutes ces choses à l'horaire, mais j'ai vraiment fait de gros efforts pour être le plus zen possible. Et ça a marché.

Et chaque fois que j'allais à la salle de bain, tout était là pour m'aider à la "zénitude": pas de trace de sang sur le papier de toilette. Tout beau. Pas de brun, pas de rose, pas de rouge, rien. Que du blanc de papier-cul.

Et là, aujourd'hui... Après avoir travaillé (à la maison, tout de même...) tout l'avant-midi, me voilà à paniquer à la toilette: de vilaines traces de sang sur le papier, de celles que je redoutais tant, des traces rosées, de celles qui ont tout commencé lors de ma fausse couche d'il y a deux ans.
Complètement paniquée, je suis partie illico à la clinique, pour y prendre la requête que mon médecin m'y avait laissée, et en me disant "s'il est là, peut-être que je pourrais lui parler"...

A la clinique, mes papiers m'attendaient dans une enveloppe à mon nom. Mais mon médecin n'y était pas. Et la clinique sans rendez-vous était fermée.

De retour à la maison, j'ai téléphoné à info santé... Bien sûr, tout pourrait être normal. On me conseille de me reposer, de rester allongée, de ne pas trop m'inquiéter et de consulter mon médecin demain matin. On me prend tout de même un peu plus au sérieux que lorsque je m'étais inquiétée il y a deux ans... je saignais, je ne savais rien, j'ignorais que j'avais les OPK...

C'est fou la panique qui s'est emparée de moi sur le coup. Je me suis instantanément dit "ça y est, c'est encore la fin", comme pour me protéger d'y croire un peu trop... Je le veux tellement ce bébé (bon voilà, déjà j'arrive à l'écrire!) , je souhaite depuis tellement longtemps ce qui m'arrive, j'aimerais tellement que tout se passe bien, et je me sens tellement impuissante...

Ce qui me fâche, c'est que je n'arrête pas d'entendre ou de lire des trucs sur des filles à qui on prescrit de la progestérone pour limiter les risques de fausse couche en début de grossesse, d'autres à qui on conseille de poursuivre le metformin, pour la même raison... Et moi, on me laisse dans le vide!! Je ne sais même pas encore si mon médecin de famille pourra faire mon suivi de grossesse, et on me dit que mon endocrinologue chez procréa (qui est aussi gynéco) ne fait pas de suivi de grossesse! En plus, je ne peux pas lui parler, elle est évidemment en vacances... jusqu'au 24 août!

Bref, voilà... j'ai annulé toutes mes activités aujourd'hui, et je reste allongée... Les pertes de sang se sont calmées, mais j'ai peur quand même... Demain j'irai faire la prise de sang qui nous dira si le taux de hcg monte comme il faut ou pas... et j'essaierai de parler à mon médecin de la progestérone...

Je croise tout ce que je peux croiser pour qu'enfin on s'occupe de mon cas en ne me disant pas qu'il n'y a rien à faire...

vendredi 31 juillet 2009

Prière de faire comme si de rien n'était

Eh ben voilà. Je m'attendais à ce qu'on ne me rappelle que lundi pour me donner le résultat de ma prise de sang... et...

C'est positif... !

Comme vous pouvez le voir, je n'arrive pas vraiment à écrire "je suis enceinte", même si le médecin m'a confirmé que mon taux de 122 ui/l correspondait bel et bien à une grossesse toute débutante, deux semaines à peine. Le "je suis enceinte", ce n'est pas pour tout de suite. En ce moment, je suis tout sauf enceinte, je suis perturbée, je suis contente, je suis affreusement inquiète, je suis hypocondriaque, je suis méfiante, je suis une fille avec un test positif déjà jeté aux poubelles qui veut y croire, mais qui ne veut pas y croire en même temps...

Je suis bien décidée à vivre ça autrement que la première fois, que ça se termine tôt par une fausse couche ou non. À faire tous les efforts possibles pour ne pas passer mon temps à être folle d'inquiétude. À m'occuper. À me changer les idées. Ça m'attriste quand même un peu, de songer que je devrais sauter au plafond, et de voir que l'idée de faire une autre fausse couche me paralyse à ce point. Je ne veux pas y penser, je ne veux pas rêver à la bedaine que j'aurai peut-être, aux idées de noms, aux petits organes qui se formeront bientôt peut-être, tranquillement... Tout ça n'est qu'un gros peut-être, je ne suis moi-même qu'un gros peut-être, voilà. Je ne suis que peut-être enceinte. Rien n'est encore gagné. Pour le moment, ça me soulage de tout plein de trucs, c'est vrai... du genre "je peux ovuler encore", et aussi du genre "le metformin a marché". Pour le reste, pour la joie d'être de futurs parents, pour le sautage au plafond, on repassera, je pense. Ça viendra bien quand j'aurai constaté que c'est bel et bien là, bel et bien vrai, et que ça tient bon. C'est fou, je n'arrive même pas à écrire "bébé". Pour le moment, c'est "ça".

L'endocrinologue avait bien spécifié dans mon dossier de cesser le metformin dès la confirmation d'une grossesse... Moi qui ai tant détesté ces foutues pilules, voilà que je me sens comme une addict: j'ai déjà lu quelque part (sur le net sans doute) que certaines filles ont pu continuer le metformin durant les premiers mois de grossesse, que ça pouvait réduire les risques de fausse couche due aux OPK... J'aurais bien voulu, moi aussi, me sécuriser en continuant le traitement. Me dire que là, au moins, j'ai quelque chose qui est sensé travailler pour moi. J'ai peur que mon corps à lui seul ne soit pas capable de gérer tout comme il faut, j'ai vraiment perdu ma confiance en la nature...

Bref, je vais quand même suivre la recommandation de la spécialiste. Mon médecin, tellement gentil et à l'écoute de mes angoisses, m'a donné une requête pour me permettre de passer une autre prise de sang vendredi prochain. Ainsi on verra si le taux d'hormone augmente correctement. C'est bien, mais je crains qu'à la longue ce genre de façon de faire ne fasse qu'augmenter mon angoisse et mes inquiétudes... Je ne veux pas trop leur laisser la parole; j'ai l'impression qu'il y en a tellement, et qu'elles sont si grandes... que si je les écoute trop, elles vont me submerger totalement...

Eh bien voilà! C'est quand même une bonne nouvelle! Mais bon, comme mon titre l'indique... prière de faire comme d'habitude, et de ne pas vous confondre en félicitations. Je suis heureuse, mais je ne flotte pas naivement sur un nuage. J'attends encore. Dans ma tête, je ne suis pas encore une future maman. Je suis une future future maman, peut-être... Je suis une infertile fécondée. C'est déjà ça! :O)

Le vent serait-il en train de tourner?

Je n'ai qu'une chose à déclarer: ouf.

Nous avons pour la énième fois des problèmes avec nos propriétaires, qui s'amusent à nous faire sentir comme d'authentiques trou-de-cul, nous qui ne nous sommes jamais plaint de rien et qui avons toujours bien payé. Je vous épargne les détails, parce que je doute que vous ayez la patience de lire mes nombreuses lignes de chiâlage justifié... Mais bon, le fait est: ça fait longtemps qu'on caresse l'idée de devenir propriétaires, et là, vraiment, le moment semble bien choisi pour enfin "crisser notre camp", pour dire les choses comme elles sont.

Donc, brouhaha, tornade dans nos têtes, idées qui se bousculent, rendez-vous mardi prochain avec le banquier, recherche, croisements de doigts. Système D pour que ça marche.

Et par-dessus tout ça, ce matin, prise de sang... pour en avoir le coeur net. J'aurai peut-être le résultat en fin de journée, sinon ça ira à lundi, puisque nous sommes vendredi. Ce qui est bien, c'est qu'en attendant, je ne manque pas de trucs à gérer pour me changer les idées... :)

C'est vraiment particulier, le mélange de hâte, d'angoisse, et de crainte de me faire des idées... Ça m'est tellement arrivé souvent d'y croire, d'espérer, et de me trouver devant un test bêtement négatif, que je n'arrive plus à faire confiance à mon corps, à mes sensations, à mes mini symptômes, à mes intuitions... ni à mes yeux qui pensent avoir vu une foutue 2e ligne sur les tests faits cette semaine... Ça ne m'étonnerait pas que j'aie tout faux, que je me sois trompée, encore une fois.

Et l'autre chose, que je trouve aussi particulière, c'est cette propension à l'inquiétude... je m'inquiète de ne pas être enceinte, et puis ensuite, quand je le serai, je m'inquiéterai de faire une fausse couche, parce que tout de même, avec les OPK, on est plus à risque... et puis après, je m'inquiéterai que tout soit normal, parce qu'après avoir mis autant de temps à s'inquiéter, ça devient comme une seconde nature, un réflexe. Quand on a l'impression que la nature s'obstine contre nous, c'est difficile de simplement accepter le beau temps. "Là y'a l'air de faire beau, mais c'est sûr qu'y va finir par mouiller c't'après-midi". Du vrai beau défaitisme. Du "c'est trop beau pour être vrai: mieux vaut être méfiant et ne pas se réjouir" à l'état pur. Je suppose qu'il me faudra à un moment donné tracer la limite, la ligne d'arrivée, la fin des inquiétudes.

Et le début d'une autre étape dans le lâcher-prise.

jeudi 30 juillet 2009

Perplexité, quand tu nous tiens...

Eh ben... rien de neuf.

J'ignore comment j'ai tenu le coup hier sans refaire un autre test... j'étais occupée, ça a dû m'aider.

Ce matin première heure, j'étais fidèle au poste, même rituel qu'il y a deux jours, mais les yeux bien en face des trous cette fois... J'ai refait un test, mais attention, en suivant les instructions à la lettre. Le bon nombre de gouttes-pipi. Le bon nombre de minutes d'attentes.

Résultat: je ne sais rien de plus que mardi matin! Après environ 4-5 minutes d'attente, le tant attendu 2e trait s'est montré le bout du nez... mais alors là, juste le bout, vraiment. C'est tellement pâle qu'un individu de mauvaise foi pourrait ne pas le voir et me convaincre que je prends mes rêves pour la réalité. Et pourtant, on voit quand même ce petit trait tout pâle...

Tout à l'heure je suis allée à la clinique pour que mon médecin me fasse une requête me permettant de faire un test par prise de sang. C'est pas simple! Moi je veux tout savoir tout de suite!! Mais bon, il faut d'abord ce foutu papier, puis ensuite il faudra aller faire faire la prise de sang, puis ensuite il faudra attendre les résultats...

Ça m'apparaît comme une éternité, et je dois sans cesse me rappeler que peu importe ce qui est, c'est ça qui est, que je sois au courant ou pas :)

Sur ce, à bientôt pour d'autres développements. Les gageures sont ouvertes :-S

mardi 28 juillet 2009

+ ou - ??

Eh ben dites donc, ça fait un bout de temps que je ne suis pas venue écrire...

La raison est fort simple: je n'ai aucune idée de ce qui se passe! J'ai eu un supposé cycle de 23 jours auquel je n'ai cru qu'à moitié, puis des règles qui ne ressemblaient à rien (tellement moins abondantes que d'habitude...). Du coup je n'ai pas su si je devais vraiment clore ce fameux cycle de 23 jours ou attendre un peu et continuer à compter les jours, et puis à force de compter deux supposés cycles en même temps, j'ai perdu le fil, égaré mon thermomètre, oublié de le retrouver pour prendre ma température, et ça m'a fait un bien fou. J'ai décroché, mais alors là, complètement.

J'ai aussi décidé de rediminuer ma dose de metformin, n'étant plus capable de supporter les effets secondaires qui revenaient toujours par intermittence... J'en étais rendue à un point où je voulais tout arrêter, alors bon, aussi bien me faciliter la vie, et y aller à mon rythme, et à une dose supportable pour moi. Tant qu'à tout lâcher...

Enfin bref, à travers tout ça, me voilà avec mes désormais célèbres symptômes de fin de cycle, seins sensibles, petits maux de coeur, petits maux de ventre... Si mes dernières règles en étaient vraiment, je serais maintenant au jour 31, quelque chose comme ça. Si mes dernières règles en étaient vraiment, je pourrais supposer que le metformin commence enfin visiblement à affecter mon système hormonal, et je pourrais me dire que j'ai une chance d'avoir ovulé ce mois-ci... Enfin, vous me voyez venir...

***

Il y a environ une semaine, j'ai recommencé à prendre ma température. Juste pour voir. Et juste aussi parce que "il faudrait bien"... 36,6 , tout le temps, chaque matin. Pour moi, c'est haut. Je me promène généralement entre 35,9 et 36,1. Et aussi, c'est étonnant de voir que ma température est systématiquement la même, moi qui ai l'habitude des dents de scie. Plutôt bon signe, tout ça.

Bon, ok, ce matin, n'en pouvant plus d'attendre, je me claque un test de grossesse. Et si? Je fais le rituel pipi dans le pot, sans même m'énerver, tellement je l'ai fait souvent. Je manie la pipette cheap d'une main de maître, dépose le bon nombre de gouttes sur le test... Bah, je sais bien que ce sera négatif, comme d'habitude...

Sur le coup, rien n'apparaît. Évidemment. Les instructions disent d'attendre 10 minutes pour l'apparition de la fameuse 2e ligne, dans le cas d'un résultat faible... 10 minutes!! Je n'ai pas cette patience, il est 7h00 du matin, j'ai les deux yeux dans le même trou, et puis je suis convaincue que c'est négatif de toute façon... j'ai dû me faire des idées comme d'habitude. C'est si facile, se faire des idées. "J'ai mal au ventre" (comme d'habitude), "j'ai mal au coeur" (depuis que je prends le metformin, le mal de coeur peut survenir n'importe quand), "j'ai mal aux seins" (bah, pas tant que ça... pas plus que d'habitude avant mes règles... pffff)...

Bref, je retourne rejoindre mon chum et mon chien qui dorment à poings et à coussinets fermés dans le lit. Et je me rendors... 20 minutes, une demie-heure, une heure, je ne sais plus trop...

En me levant, je retourne dans la salle de bains, et le test est là, sur le comptoir... avec ce qui me semble être une pâlotte deuxième ligne... Est-ce vraiment possible? Est-ce que je peux faire confiance à ça? Est-ce que le test a été là trop longtemps pour être fiable? Est-ce que la ligne est trop pâle pour correspondre à un test... positif???

Pendant 2 secondes, j'ai envisagé de garder ça pour moi... Après tout, personne n'est obligé de savoir que j'ai des doutes "que-peut-être-que" pour la énième fois. Et puis finalement, à la 3e seconde et quart, je me suis dit: "Tant pis". Tant pis. Mon chum sait, mon chien sait, vous savez. Je raconte tout le reste, alors je ne vois pas pourquoi je serais pudique tout à coup. Bien sûr, j'ai un peu honte. J'ai des doutes "que-peut-être-que" pour la énième fois. Je suis encore capable de croire que ça se peut, qu'un jour ça arrivera, encore capable d'espérer. Je suis encore capable d'être naïve, de m'emballer pour des pseudo signes et des pseudo symptômes. Je suis incorrigible.

Bref, je ne sais rien de plus, je devrai sans doute refaire un autre test d'ici une semaine, sans "botcher" la procédure, cette fois...

Mais en attendant, même si je crains d'être déçue comme d'habitude, ça fait quand même du bien de voir que c'est encore possible d'y croire... :-)

samedi 13 juin 2009

Lâcher-prise

Dernièrement, j'ai l'impression que ce fameux lâcher-prise qui se faisait tant attendre est en train de se produire... Enfin, j'ignore si c'est bel et bien ça qui se passe, mais disons qu'on est en train de se faire à l'idée du pire.

Peut-être que ça ne fonctionnera pas, ni ce cycle-ci, ni le suivant. Peut-être que ça ne fonctionnera jamais. Qu'on sera un couple sans enfant. Quand j'y pense, bien sûr, il y a de la tristesse, mais aussi beaucoup de soulagement. Enfin, ce serait la fin de cette lutte. De ce courage qu'il faut absolument avoir pour atteindre ses objectifs, de cette attitude selon laquelle la vie est nécessairement difficile et "contre nous". Tant pis. Il y a plein d'autres trucs qui peuvent nourrir ma vie, à plein de niveaux. Bien sûr j'aimerais être une maman moi aussi, mais si ça devait ne jamais arriver, je refuse que ça gâche complètement mon existence. Je sais que pour certains, c'est une attitude qui relève du découragement et du baissage de bras. C'est abandonner. Et ça, c'est pas bien... Mais moi je ne le vois pas de cette manière-là. Refuser de laisser un malheur me gâcher mon existence, c'est récupérer du pouvoir sur ma vie. C'est prendre la responsabilité de mon bonheur. C'est laisser mon envie de vivre heureuse prendre le dessus, et faire un pied de nez à la malchance. La crainte du pire a assez fait de ravages jusqu'à maintenant.

Du coup, l'éventualité où ça fonctionnerait m'apparaît comme un cadeau, comme un billet gagnant à la loterie, comme une aventure en bonus ou en extra... Je ne sais pas si je m'invente tout ça, si je suis en train de me construire une belle attitude pour me faire croire que je lâche prise, juste parce que je ne suis plus capable d'osciller bêtement entre espoir et désespoir... C'est possible, mais tant pis: si c'est ça, ça me fait du bien de me croire :O)

jeudi 4 juin 2009

Jour 1

Eh bien cette fois, pas de larmes, pas de déception, pas de drame.

J'ai mes règles, et je n'ai qu'une chose à déclarer: enfin!!

C'est fou comme avec ce jour 1, tout change... Enfin, tout recommence; enfin, y'a de l'espoir; enfin, je me dis que ce cycle-là sera peut-être meilleur, et qui sait, peut-être le bon...

Ça fait déjà plus de deux mois que je suis sous médication... j'avoue que si cette fois-ci, je ne vois pas au moins une quelconque amélioration dans ma courbe de température, ou dans la durée de mon cycle, je vais commencer à me poser de sérieuses questions à propos de l'efficacité de ce truc sur mon système.

Mais bon, pas aujourd'hui, les questions! Ça fait trop longtemps que j'attends mon "retour à la normale" pour me le gâcher aussi vite :O)

mercredi 3 juin 2009

Rien de nouveau sous le soleil

Rien, je vous dis. Jour 50 demain. Le néant total.

Ou en fait, non, pas le néant. Le plein total, plutôt. Je déborde de partout. Le spm me sort par les oreilles, et ce depuis plus de 2 semaines aujourd'hui, si bien que je crois que j'ai oublié comment on se sent quand on est dans un état normal. J'ai mal partout, tout m'énerve, je suis une chiâleuse professionnelle. Je suis maladroite comme dix. J'ai la tremblotte, je ne me sens pas bien, je ris, je pleure, et je suis convaincue que je serais capable de tuer quelqu'un avec une essoreuse à salade.

Vous connaissez des moyens de torture, vous? Bien sûr que oui, du moins si vous avez le moindrement écouté la télé ces derniers temps... Bander les yeux à quelqu'un et lui laisser tomber une goutte d'eau froide sur le crâne à toutes les 5 secondes pendant 3 jours. Isoler le sujet dans une cellule sans lumière et lui faire entendre un bruit gossant sans arrêt pendant 24 heures...

Faire croire au sujet, par une crampe bien sentie et divers symptômes désagréables, que ses règles vont se pointer, à chaque heure du jour, pendant 2 semaines.

Ça rend fou. J'ai l'impression que mon corps est une machine encrassée et paresseuse incapable de se remettre en marche... Et pourtant je lui donne tout ce qu'il faut. Je l'écoute, je le repose, je prends ma médication, je le nourris bien et je tiens bon, je bois de l'eau et du thé vert, je sors dehors, je vais chez l'acupunctrice, bordel, je fais même du jogging!...

Alors voilà... que dire de plus... je suis dans cette attente, c'est tout. Ça me désespère bien un brin, mais je ne peux rien y faire de plus que ce que je fais là... donc en attendant que quelque chose se passe, je me divertis du mieux que je peux.

Vous connaissez "Dexter"? Plutôt satisfaisant comme divertissement pour ce genre de période! :-)


vendredi 29 mai 2009

Mode d'emploi pour l'entourage :)

En thérapie, ma psy me fait toujours les mêmes yeux quand je dis "j'ai l'impression qu'il faut que...". Des yeux comme si j'avais dit quelque chose d'énorme. Des yeux qui veulent dire "ouf!!! attention, tu es en train de t'écraser sous le poids de grosses contraintes que tu es la seule à mettre en place". Je sais, les yeux de ma psy, ils parlent beaucoup!

Avec le temps, j'ai appris à m'entendre dire "il faut", à me voir aller. J'intègre peu à peu la réaction appropriée: "il faut = ouf, attention" .

L'infertilité est la situation idéale pour faire ressortir les "il faut" et les "je devrais"... du moins pour moi, c'est ce que ça a tendance à faire. Je retombe dans mes idées préconçues sur ce que je devrais être.

Plus patiente. Plus détachée. Plus zen.

Il faut que je pense à autre chose. Que je change mes priorités. Que je lâche-prise.

Il ne faut pas que tout ça m'empêche de vivre heureuse. Il faut que je sois positive. Il faut que j'espère, tout en ne virant pas folle avec ça.

Vous savez quoi? Tant que toutes ces belles choses sont du domaine du "il faut" et du "je devrais", ÇA NE MARCHE PAS. Ça me heurte, ça me fâche, ça fait fi de tout ce que je ressens qui n'est absolument pas "ce qu'il faut". Fiez-vous sur moi, j'ai essayé autant que j'ai pu. Y'a rien que j'aimerais plus au monde que de savoir qu'il suffit de se dire "je devrais être comme ci ou comme ça" pour se changer, y'a rien que j'aimerais plus au monde que de rendre ça simple et facile. Et oui bien sûr, j'ai essayé les marches dans la nature, la visualisation... Niet.

Mais voilà: on ne devient pas zen en se disant "je devrais être zen", ni même en se disant "je suis zen", en se faisant des accroires, comme on dit. On ne lâche pas prise en se disant "maudit qu'il faudrait donc que je lâche prise". On ne s'endort pas en se disant "faut que j'dorme-faut que j'dorme-faut que j'dorme"; en fait ce serait plutôt la recette pour faire de l'insomnie.

Ben alors, comment on y arrive?

Je n'y suis sûrement pas tout-à-fait arrivée, mais en fait, je constate que tranquillement, l'idée de focuser sur autre chose fait sa place. Elle fait sa place toute seule, probablement parce que j'étais arrivée là. Je ne sais pas comment les autres font, mais moi, en général, quand je suis écoeurée d'être dans tel ou tel état d'esprit, quand j'ai laissé de la place à mes émotions "inappropriées", je finis par doucement passer à autre chose. Mais voilà: il me faut d'abord m'écoeurer et me permettre d'être "pas ce qu'il faut" , et c'est une étape obligatoire.

Et pour que tout ça prenne place, ça ne peut partir que de moi. Personne ne peut vraiment m'accepter à ma place, ni me rendre zen à ma place non plus... C'est délicat tout ça. Moi, j'ai le droit de me dire "bon, je vais essayer d'être plus patiente", mais que je voie quelqu'un venir me dire "sois patiente"!! Ce qui se veut un simple conseil gentil prend alors une tournure toute autre: j'ai tout-à-coup l'impression de me faire reprocher mon impatience, j'ai alors l'impression que mon infertilité est réduite à une impatience de ma part. Hé, j'ai les ovaires polykystiques après tout! Ça fait des années que j'attends, je ne me suis pas levée un matin en me disant " je veux un bébé tu-suite" !!

C'est pareil pour les "sois courageuse", pour les "sois zen" et tout ce que vous voulez.
La seule chose qu'on puisse me dire et qui passe bien, c'est : c'est normal que tu vives tout ça, c'est normal que tu sois frustrée, tannée, fâchée, découragée.

On le serait pour moins que ça, d'ailleurs... non?